BeeVet a écrit :kokoro a écrit :.........................................................................Callaway a dévoilé hier son nouveau.................................................................................................
Ta réflexion dépasse le cadre même de notre jeu préféré, et rejoint le débat plus large sur notre rapport à la consommation. D'autres posts bien argumentés ont montré que la voie du "toujours plus" actuelle est forcément une impasse à moins d'autoriser l'adjonction d'aides à la distance (à inventer) dans les shafts (le releaser automatique

), têtes (à prévision de trajectoire

) ou autre balle intelligente qui gèrerait sa propre énergie cinétique et ses effets...
On peut rêver..
Plus sérieusement, quand tu lis que le record de plus long drive sur la compet de la semaine dernière est toujours détenue par Jack Niklaus avec un driver persimmons...
AMHA les majors vont de plus en plus développer le fitting voire le CM pour les golfeurs les plus exigeants (GT

), seul moyen d'optimiser vraiment un matériel donné sans trop d'investissement en R&D, tout en continuant à produire du bas de gamme sérieux pour l'initiation et la fidélisation. Tu passeras d'une consommation de biens à une consommations de services, plus valorisante pour le vendeur et l'acheteur, avec au bout le sentiment partagé de faire avancer le schmilblik sur la voie de la qualité et pas seulement de la quantité.

Encore faut-il trouver les clés de la rentabilité d'une telle entreprise...

Pour les distributeurs de marques grand public, le "fitting" n'est objectivement qu'une nécessité qui s'est imposée à eux et qui ne fait que baisser une rentabilité déjà modeste. Faire vendre un driver en 10 ' par un vendeur au smic + intéressement, c'est quand même nettement plus agréable pour le propriétaire que de voir son fitter prendre 1 h 1/2 et plus , pour le faire avec , en plus, une intervention en atelier et une demande, par le dit fitter, comme par son monteur, de la prise en compte de leurs compétences dans leurs salaires. Sans compter que le fitter, il faudra le former, le monteur, aussi. Ca coûte cher, et qu'est-ce qui empêchera ces spécialistes, une fois formés, d'aller chercher mieux ailleurs, ou de demander, logiquement, puisqu'ils sont au centre du dispositif, toujours plus pour eux mêmes, réduisant encore ainsi les marges du propriétaire ?
Quant à aller vers le sur mesure intégral, je ne vois pas du tout les marques grand public le faire. Et ce, pour plusieurs raisons.
La principale est que mettre le clubmaking en avant reviendrait à reconnaître que ce qui compte au premier chef c'est le travail et la compétence du clubmaker à qui il revient d'établir la "prescription" et de s'assurer de la qualité du montage, en conformité avec cette prescription, et non la marque des composants qu'il prescrit. C'est la négation même de tout le marketing de ces marques et l'anéantissement de leurs investissements colossaux pour la reconnaissance de leurs noms. Le CEO qui se risquerait à aller dans ce sens verrait le cours des actions de la société qu'il dirige, et ses stock options , s'effondrer et serait vite remercié.
Il existe une autre raison, très forte, pour les marques, de ne pas aller vers le sur meure intégral. Le sur mesure a en effet pour objectif de donner au golfeur des clubs aussi bien adaptés que possible et qu'il conservera durablement.
Dans la logique club making, le, chaque année, "toujours plus loin, toujours plus droit", n'a pas de sens.
Or le modèle économique des fabricants grand public et de leurs distributeurs impose d'accélérer sans cesse le renouvellement des clubs de leurs clients. Imaginez donc que l'on passe d'un renouvellement tous les deux ans à un renouvellement tous les quatre ans, et c'est la faillite assurée...
Par ailleurs, en imaginant que, malgré tout, une marque veuille emprunter cette route, il faudrait qu'elle consente à vendre ses composants, non assemblés, à des prix compétitifs avec ceux utilisés en général par ces derniers, c'est à dire à renoncer à aux importantes marges finançant son marketing. Et , en supposant qu'elle le fasse envers et contre tout, on verrait sur le marché, par exemple, une série de sa marque assemblée en "cut and glue" à, disons, 600 € et, la même, en sur mesure, à 1000 €. De quoi couler tout de suite la dite marque ...
Pour toutes ces raisons, mon sentiment et que l'on verra durablement cohabiter "fitting" sommaire sur marques grand public dans tous les magasin ou pro shop, bien souvent simple aide à la vente, et sur mesure professionnel.