Voilà c’est fait : la poule B vient de perdre un poussin. Et pas un des moindres : le Poussin Elle (P.L).
Bien que son sort fusse scellé le jour où Ben vint l’appâter par quelques mots : « Hey Pink, tu es un membre actif, tu ne peux pas rater cet événement régional majeur ! », le gallinacé au plumage rose chatoyant nourrissait le vague espoir de plumer un coq. Que neni cocotte ! La poulette ne put glousser !
Avant que BE fasse l’annonce des résultats, je tiens à rendre publique ma disgrâce (je ne suis pas une poule mouillée). J’ai joué mon niveau sur 16 trous, à l’exception du trou 12 (double-bogey) et 17 (par) sur le parcours aisé de Guerville
BE m’avait contacté l’avant-veille pour ce parcours, que nous avions déjà fait une fois tous les deux ou tous les deux une fois, ce qui revient au même. Schmurz devant y jouer avec un ami, il avait été conclu que nous prendrions le départ ensemble, BE et moi en mode match-play.
C’est donc à 8h45 que je quitte ma maisonnée, lunettes de soleil italiennes sur le nez, petite écharpe style pashmina, petite veste en laine côtelée, pour faire honneur à BE qui, si vous suivez attentivement nos aventures, est un aficionado de la mode et ne voulait pas jouer la veille car dernier jour des soldes oblige. Il est vrai que des raisons comme celles-ci me vont également comme un gant de cuir doublé de soie
Arrivée au point de RV, c’est un BE vêtu à l’italienne, costume noir et Ray-Ban aviateur

, que je retrouve avec plaisir. Notre trajet se déroule sans encombre, cette fois BE n’essaie pas de m’empoisonner
comme la dernière fois avec un
coca sanga mais adopte une conduite sobre à tout point de vue (boisson et véhicule) : une canette d’orangina à la main, une cigarette dans l’autre et le regard tourné vers moi (car nous sommes de vraies pipelettes… encore un trait italien).
Nous arrivons ainsi, le sourire aux lèvres et la fleur au fusil devant le guichet du club-house, qui se fout gentiment de notre gueule quand nous précisons l’horaire du départ et le nom de réservation. Cela va du (très neutre) « vous êtes sûr que c’est le bon nom ? » au (plus amusés

) « vous êtes sûr que c’est le bon golf ?». Bah oui, Schmurz avait réservé pour 12h40, il était 9h30 et nous demandions un départ fantôme à 10h40 !
Heureusement, avec ce beau soleil, nous ne faisons pas de manière pour taper des balles au practice. En voyant les premières balles de BE, je pense : « le poulet est cuit »

car BE semble s’être transformé en une danseuse de flamenco qui agite ses mains dans tous les sens. Je peux vous dire qu’avec un club, cela ne rend pas le swing très gracieux...
Et, alors que je dispose d’un avantage terrible pour notre match-play, je lui suggère tête en l’air : « nous avons deux heures devant nous. Pourquoi ne demanderais-tu pas l’aide d’un pro ». Pas bête, l’animal obtempère et trouve presque immédiatement un pro très bien, qui le remet dans le droit chemin (et sa balle aussi, accessoirement).
Sur ces entrefaites, Schmurz arrive, bientôt suivi de son ami. Nous n’avons même pas eu le temps de nous entraîner aux approches et au putting qu’il faut déjà prendre notre départ !
Je décide pour la première fois de prendre ce match-play au sérieux et me mets en mode compet’. Hélas, le monde compet’ ne me réussit pas, je mets 4 trous à me détendre (mes scores sont abominables !) puis je trouve un rythme de croisière pendant 7 trous, où mon nombre de coups atteint 8 avec 3 putts en moyenne. Ah ça, on peut dire que je suis régulière ! Parallèlement, BE redécouvrait ses sensations en jouant mieux que son index et Schmurz et Christophe profitaient des excellentes conditions (temps + terrain) pour scorer.
Je vous passe les détails de chaque trous : on ne parlera pas de modestie dans mon cas, tout au plus de discrétion…
J’ajoute que je ne sais pas si je serai réinvitée au prochain tournoi, ni même si j’oserai me montrer au Trophée GT, car je me suis découverte une autre nature en mode compet’. Je montre les dents ! Il est d’autre part convenu que BE et Schmurz n’utilisent désormais plus l’expression « quand des poules auront des dents », car je me suis battue bec et ongles et dents, et ils en sont tout meurtris.
En réalité, en mode compet, je me transforme en dragon

:
- je ne supporte pas d’ombre sur ma ligne de putt
- je ne supporte pas les bavardages quand je joue
- je ne supporte pas les lenteurs du jeu
- je ne supporte pas de perdre des coups
En fait, je deviens surtout parfaitement silencieuse, au point que BE a cru que je me trouvais mal ! Mais c’est surtout que j’ai tristement réalisé que :
*ma moyenne de putts qui était légèrement en dessous de 2, a profité de l’hiver pour prendre du poids et afficher une surcharge pondérale de 3, avec une pointe à 4 !
*que personne n’est à l’abris d’un airshot
*qu’il ne faut qu’
un coup pour se mettre en mauvaise posture (rough ou bunker) mais
quatre pour en sortir
Les bons côtés sont :
*j’ai quelques restes du stage GT à Marrakech avec Nico en ce qui concerne les approches
*j’ai eu la douce impression d’être en vacances avec des amis grâce à cette longue journée ensoleillée propice pour une rencontre GT!
*le grand air m’a donné du rose aux pomettes et du rouge aux lèvres, que demander de plus à 4 jours de la Saint Valentin ?
Je souhaite aux autres poules autant de plaisir que nous avons eu, BE et moi, à picorer des balles de golf tout au long de cette magnifique journée. BE, tu peux être fier comme un coq
Dans l'attente de lire vos résumés,
Votre dévouée,
Pink (un 53,5 tatoué sur le corps et le coeur

)