Rentrant juste de vacances, je me décide de vous raconter (en écrivant un roman !) ma première expérience d’une compétition (non-officielle) en Ecosse. Etant en vacances chez mes beaux-parents à Ullapool, ma belle-mère s’est gentiment débrouillée pour que je puisse participer à la compétition amicale organisée sur le 9 trous d’Ullapool par une entreprise de saumon locale (Wester Ross, j’en profite pour leur faire un peu de pub car en plus leur saumon est excellent).
N’ayant pas amené mon matériel de golf avec moi pour cause de manque de place, je fais un saut dans un magasin du coin pour acheter un gant et je me dirige donc au club house avec des chaussures de rando au pied et les mains dans les poches. Les organisateurs me proposent alors d’emprunter des affaires qui trainent dans la réserve et après quelques minutes à farfouiller dans différents sacs, j’en ressors avec une série de fers, un bois 5 et un putter dont je ne connaissais pas la marque mais qui me semblaient « assez tolérants ».
Le temps d’emprunter quelques balles à des connaissances de la belle-famille, de taper quelques balles sur le putting green, de faire quelques mouvements à vide et il est temps de rencontrer mes partenaires du jour (2 locaux, avec des handicaps de 11 et 16). On m’apprend alors que le départ est en shotgun et que donc je dois aller au 13 (au 4 en fait, mais les départs ne sont pas tout à fait au même endroit selon qu’on fait de 1 à 9 ou de 10 à 18). En traversant le parcours, je découvre pour la première fois ce golf et de manière plus générale les golfs de bord de mer… Très peu d’arbres, mais d’énormes buissons, un grand rough qui m’arrive au genou et des fw très élastiques. Et surtout, un vent à décorner les bœufs !
Une fois arrivé au départ du 13 donc, je vois ça
: 
(le drapeau est le point blanc au milieu de l'image).
C’est un par 3, handicap 10, avec l’entrée de green à 160 yards (merde, ça fait combien en mètres ça ?). Le long de l’océan, le vent est encore plus fort (de gauche à droite sur la photo de dessous) et mes partenaires m’apprennent que c’est sur ce trou qu’on va faire le concours d’approche !!!
Etant l’handicap le plus haut (ils ont ramené mon handicap à 28, le maximum possible au UK), je vais jouer en dernier, donc j’en profite pour regarder comment ils abordent ce trou. Le premier y va, fer 5, mais aligné trop à droite, sa balle finit dans les buissons. Le deuxième du coup s’aligne plus à gauche, sort un hybride (en fait, il ne joue qu’avec ça, pas de fers dans son sac) et finit dans le bunker.
A mon tour… On me conseille de m’aligner à gauche de la pointe qu’on voit en arrière plan. Ayant tendance à slicer, je vais même viser encore plus à gauche, car autant je pourrai jouer si ma balle finit dans l’eau ou sur la plage, autant ce sera mort si elle finit dans les buissons à droite. Je tape au fer 6, la balle part bien droite…. jusqu’à ce qu’elle atteigne une certain hauteur et là elle commence à virer complètement à droite !! Finalement, elle finit 3m avant le green, légèrement sur la droite du fw. Approche un peu ratée, mais putt de 6m, donc… par !!
Forcément, les écossais commencent à me dire que finalement ils auraient dû me donner un handicap plus bas, mais la suite va prouver que c’était surtout un beau coup de chance…
Trou 14 (par 4 de 230 yards) : le départ semble plus facile, le fw étant assez ouvert, un peu en montée. Ayant été le seul à faire le par au trou précédent, je dois jouer en premier… Je sors le bois 5, et la balle part bien, même si je me trouve sur la gauche du fw, n’ayant pas assez anticipé le vent, à environ 70 de mètre du trou et avec donc le bunker entre le green et moi. J’y vais donc au PW, détendu, ma balle monte bien, mais retombe dans les buissons derrière le green… Un coup pour en sortir, approche, 2 putts et finalement double.
Trou 15 (par 4 de 278 yards) : là, le départ se fait un peu en hauteur, mais cette fois-ci il y a tout un champ de buissons bas juste devant nous sur une trentaine de mètres. A priori, pas de souci pour survoler cette zone, mais ça intimide quand même… D’ailleurs, un de mes partenaires topera sa première balle et sera obligé d’en mettre une autre pour arriver sur le fw. Cette fois-ci, ayant un peu topée ma balle, elle prend très peu le vent et du coup je me retrouve dans le petit rough, sur la droite du fw. Un coup moyen de recentrage, puis un 3ème coup trop long, qui atterrit dans le haut rough derrière le green, en bordure d’une petite falaise. Impossible de me droper (car sinon je me rapprocherais du trou), mais après 4 coups la balle est toujours dans ces très hautes herbes, donc je ramasse….
Trou 16 (par 4 de 398 yards, handicap 1 !!) : autant le dire tout de suite, celui-là je n’ai vu que le départ ! On m’avait conseillé de le jouer comme un par 5, mais le problème n’est même pas venu de là… Première mise en jeu : balle topée qui fait 50 cm ! Mes partenaires, magnanimes, me proposent soit de continuer depuis là où est la balle, soit de la remettre sur tee (avec un coup de pénalité). Vu la distance à parcourir, je choisis de la remettre sur tee. A cause du vent, il fallait s’aligner vers les buissons à gauche du départ, et laisser le vent la ramener sur le fw (en faisant ça, ils ont quand même fini sur le fw à droite de notre trou). Malheureusement, je gratte ma 2ème mise en jeu, qui du coup ne décolle pas et finit…. dans les fourrés.
C’est mon 5ème coup, je suis toujours sur l’aire de départ, donc… je vais visiter ce trou les clubs sur le dos.Trou 17 (par 5 de 477 yards) : départ comme pour le 15, derrière une longue zone de buissons bas. Une bonne mise en jeu (au bois 5, juste une dizaine de mètres plus courte que celles faites par mes collègues au driver), un bon deuxième coup de fer, une approche un peu courte (heureusement, car il y avait une grosse descente derrière le green) et 3 putts pour un bon bogey.
Trou 18 (par 4 de 300 yards) : rien de compliqué sur ce trou, surtout avec le vent dans le dos. Malheureusement je fais une énorme gratte sur mon deuxième coup qui ne fait qu’une quinzaine de mètres, suivi d’une bonne approche-2 putts donc un double alors que je pense que le par était faisable…
Trou 10 (par 4 de 323 yards) : comme pour le 18, sauf que cette fois-ci le vent vient de face !! Ma mise en jeu monte un peu trop haut et finalement ne fait qu’une centaine de mètres… Sur le 2ème coup, j’essaie de couper le dogleg et d’attaquer le green, mais je finis dans un OE asséché dans le virage. Pour le 3ème coup, à cause d’un effet d’optique sur le terrain, j’ai l’impression que le green est bien plus proche que ce que je pensais et du coup je finis 30 m avant le green. Approche moyenne, 3 putts (grrrr), donc triple…
Trou 11 (par 3 de 138 yards) : du départ de ce trou, voici ce qu’on voit :
(le green est à la gauche des buissons)
La falaise doit faire dans les 20m de haut, le vent vient d’en face à droite (avec un peu de pluie à ce moment de la partie), bref extrêmement impressionnant ! En plus, on m’apprend qu’un deuxième concours d’approche à lieu sur ce trou !!
Nous ne savons pas quel club jouer, hésitant entre un PW et un driver en fonction des bourrasques de vent ! Finalement, j’opte pour un fer 5 et je finis devant le piquet rouge le plus à gauche sur la photo, derrière le bunker, dans du grand rough. Un de mes collègues attaque le trou à l’hybride et atterrit à moins de 2m du trou (et remporte le concours d’approche au passage). Je ne traverse pas assez les herbes et du coup finit dans le bunker. Sortie de bunker un peu courte (sable très humide donc très lourd) + 3 putts (re grrrrr) donc encore triple. Trou 12 (par 4 de 296 yards) : comme le 13, le long de la plage, mais en plus long, avec un léger dogleg vers la droite (dans le sens du vent donc). Voici ce qu’on voit depuis le départ, le green étant derrière les buissons de droite (cf 2ème photo)
Il faut croire que je commence à m’habituer au vent car j’arrive à me placer presque au milieu du fw. Le deuxième coup me place à moins de 5m du green. Je décide alors de m’inspirer de mes partenaires et de putter depuis le fairway. Celui-ci est bien plus roulant que je ne pensais et je traverse donc le green… 2 putts de plus pour finalement faire bogey.
Au final, à cause de mes 2 croix, je ne fais que 15 points stab (je ne sais pas du tout comment on compte en net à partir d’un handicap britannique, donc je ne pourrai pas donner plus de détails), mais avec un bon 5 points en brut !
Une fois que tout le monde a terminé son parcours, rendez-vous au club house pour quelques pintes et un bon barbecue (avec notamment des steaks de cerfs et une dégustation de saumon grillé) tout ça offert par le « sponsor » en attendant la remise des prix. En plus des prix pour les gagnants en net et en brut chez les hommes et les femmes, d’autres prix « sympas » sont distribués car la plupart des participants sont des employés de la poissonnerie. Ils décident notamment, en cette année olympique, de donner un prix au « meilleur joueur étranger » de la compétition… c'est-à-dire moi (j’étais le seul il faut avouer). Du coup, je repars avec une bonne bouteille de whisky, du Highland Park (que j’amènerai à la prochaine épreuve GT pour faire gouter aux amateurs
) et surtout une super expérience golfique !!Certes, ce n’était pas un parcours au niveau de Troon ou de Gleneagles (à coté desquels je suis passé et qui m’ont impressionnés même depuis le club house), et les greens étaient un peu « grillés » :
Mais j’ai adoré jouer dans ces conditions, avec un tel vent et un sol très « élastique » !! J’ai hâte de remettre ça sur un parcours plus réputé !!
PS : désolé pour la qualité des photos, elles ne sont pas du tout du niveau de celles prises par Isogood, mais c'était pris avec mon téléphone portable, donc difficile de faire mieux...
