Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté !

Les meilleurs parcours de golf

Modérateur : Modérateurs

AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté !

Message par AuldCom »

Il y a quelques années, au gré de diverses lectures, visites de sites, etc, j’avais imaginé mon programme irlandais idéal, une sorte de rêve golfique ultime arrosé d’un peu de Guinness : Royal Portrush, Royal County Down, Portmarnock, Ballybunion Old et Old Head. Trois ans après avoir joué les deux premiers nommés pendant un voyage consacré à l’Irlande du Nord, j’ai donc décidé d’achever le programme initial pour célébrer mes 40 ans de belle manière. Pour ce faire, je l’ai donc complété avec ce qui me paraissait être le meilleur du meilleur de ce que l’île émeraude peut offrir en matière de parcours de golf. A mon âge, je n’ai plus le temps de jouer des parcours médiocres ! :lol:

Voilà donc le résumé d’une belle ballade irlandaise, l’itinéraire d’un golfeur gâté.

Image

La suite dans quelques minutes !
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Samedi 24 mai 2014 – Pat Ruddy m’a tuer

The European Club
Adresse : Brittas Bay, County Wicklow
Type : Links
Fondation : 1987
Architecte : Pat Ruddy
Honneurs : Classé dans le top 100 mondial par Golf World et Golf Magazine. Noté 80/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : Son histoire est une anecdote en soi, déjà racontée ici : http://www.golftechnic.com/forum/viewto ... 19&t=28376

Il est samedi matin et tout en savourant une bonne tartine, je ne peux m’empêcher de penser que cette journée sera tout ce qu’il y a de plus originale : petit déjeuner à la maison et partie sur un des meilleurs parcours du monde en Irlande. Comme on dit sur Facebook, j’aime.

Malgré un petit retard au décollage à Genève, nous atterrissons à Dublin à l’heure à midi (première bonne nouvelle) et les sacs de golf ont suivis (deuxième bonne nouvelle). Par contre, comme prévu, la météo est maussade. Après avoir récupéré la voiture de location, c’est parti pour une petite heure de route en direction du sud, le long de la Mer d’Irlande, parsemée de courtes averses. Le ciel est bas et le vent bien présent quand je me parque à proximité du clubhouse discret, plus d’une heure avant notre départ prévu à 15h30. L’accueil est très souriant et on nous informe que nous pourrons partir à notre convenance, étant la dernière partie programmée du jour. Nous avons certes le temps mais je dois faire attention à bien m’échauffer afin de préserver au mieux mon dos encore fragile. Une nouvelle averse s’abat sur nous pendant que nous sommes au driving range. Sans doute une attention locale, du style « Welcome to Ireland ». Ce n’est de loin pas la meilleure des manières pour reprendre les clubs en main après une pause presque totale de deux mois, période durant laquelle je n’ai joué que 18 trous il y a un mois et juste effectué une petite séance d’entraînement la semaine précédente pour valider la guérison de ma blessure. Le fort vent venant de la droite accentue à souhait le slice de mes balles, ça promet pour la suite !

Je me retrouve donc sur le premier départ avec ma femme et dès ce moment, nous ne croiserons plus personne avant notre retour au clubhouse. Je pars des jaunes avec ses 5673 mètres, cela ne paraît pas vertigineux, en apparence du moins. Nous avons à peine terminé le trou que la pluie cesse. Quelques instants plus tard, le soleil se permet même une timide apparition. Notre début de partie est pour le moins délicat. En effet, les trous sont tortueux, le rough proche et vorace, et sans l’aide de quiconque (caddie non disponible dans ce club), nous nous rendons vite compte que la carte de score va en prendre pour son grade. Et il y a ce vent, froid et violent, qui tantôt pousse un peu nos balles, tantôt les freine franchement. Au n°6, un bijou de petit par-3, j’ai un coup de 125 mètres à jouer en descente. En temps normal, j’opterais sans doute pour un PW, voir un petit F9, mais c’est bien le F6 que je sors de mon sac. Super contact, à peine une once de fade, j’imagine déjà la balle atterrir au fond du green, loin du mât mais en sécurité. Aussi bien tapée puisse-t-elle avoir été, ma Srixon atteint tout juste le niveau de l’entrée du green, sur sa droite ! C’est aussi ça le jeu sur les links des îles. La pluie refait de brèves apparitions, ce qui occasionne moult changements/rangements/pliages de tenue…

Image

En sortant du 7ème green, nous faisons face à un choix inhabituel sur un parcours de golf : nous rendre logiquement au départ du n°8 ou opter pour le n°7A, un subtil petit par-3 rajouté par Pat Ruddy (explications dans l’article mentionné dans l’introduction). Nous choisissons bien sûr le 7A. Au terme de l’aller, je dois bien avouer être déjà laminé. J’ai passé mon temps à chercher des balles introuvables dans un rough pourtant pas si épais que ça en apparence, mais quelque peu boulimique. Même si les conditions ne permettent pas de profiter pleinement de l’environnement, le parcours est merveilleusement bien dessiné. Il affiche par contre un niveau de difficulté que nous ne sommes humblement pas capables de combattre avec ce vent, cette pluie et notre manque de pratique. Ou peut être tout simplement pas capables du tout, allez savoir !

Après un drive qui parcourt à peine 150 mètres sur le n°10, il me reste encore quelques 180 mètres pour le drapeau, avec le vent dans le dos. Mon coup de F4 depuis le petit rough coupe de fairway en deux et va se stopper à dix petits centimètres du trou. Au moins un vrai bon coup de golf à se souvenir de cette journée difficile, avec ce qui restera, pour ma plus grande déception, mon seul birdie en terre irlandaise. Hasard ou intervention divine, c’est en tout cas à ce moment que la pluie revient encore plus intense, et ne nous lâchera plus jusqu’à la fin. Je continue d’arroser (ça tombe bien !) de partout, ma tenue de pluie ne supporte plus le débit encaissé (j’avais envisagé de la changer durant ce voyage, c’est désormais entériné), ça en devient dantesque. De plus, les mauvais coups à répétition maltraitent déjà mon dos, un constat dont je me passerais bien alors que la semaine commence à peine…

Image

En sortant du 12ème green, nous avons à nouveau le choix entre deux trous, le 13 bien sûr, ainsi que le 12A, encore un magnifique par-3. J’avoue avoir hésité à rallonger l’exercice au regard des conditions, mais bon, tant qu’à être sur place, autant en profiter jusqu’au bout. Bien m’en prend d’ailleurs car j’y signe un rare par. Je décide également de garder le driver dans le sac et de jouer le reste du parcours aux fers uniquement, quitte à jouer les par-4 comme des par-5, surtout face au vent. Mettre son égo de mec de côté est parfois payant car un peu de mon jeu réapparaît comme par miracle, me permettant de signer quelques bogeys intelligemment construits sur cette fin de parcours.

De retour au clubhouse, nous nous contentons juste d’une douche rapide, afin de voir la finale de la Ligue des Champions. Je ne sais pas si le barman du club a pitié de notre état ou si c’est un cadeau habituel pour les visiteurs, mais il nous offre le très beau livre « Fifty Years in a Bunker », écrit par Pat Ruddy au sujet de toute l’histoire entourant la création de son club. Je ne l’ai pas encore lu mais il m’a l’air très intéressant.

Image

Quinze minutes de route nous amènent à Wicklow, nous posons rapidement nos affaires au b&b et nous rendons au pub le plus proche pour quelques Guinness et assister à une finale au résultat que je qualifierai de peu satisfaisant… Ainsi se termine le premier jour de notre ballade irlandaise. Le magnifique tracé dessiné par Pat Ruddy nous a quelque peu laminé et nous n’avons pas vraiment pu en profiter pleinement (lisez : pas facile de faire des photos quand on tente tant bien que mal de s’abriter sous le parapluie…), mais nous sommes tout de même contents de notre journée. Reste juste à espérer que mes douleurs au dos restent passagères.

Et la météo peut être, me direz-vous ? Oui bien sûr, mais les prévisions à venir sont plutôt positives, donc pas trop d’inquiétude sur ce point.

La suite demain

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
Gallabru
Eagle Expert
Eagle Expert
Messages : 2180
Inscription : 17 sept. 2013, 13:08
Index : 17,5
Localisation : 92

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Gallabru »

C'est le leprechaun qui a gardé tes balles ! :wink:
C'est l'Irlande rêvée tes photos. Allez, sans la pluie ça ne serait pas aussi bien. :mrgreen:
Dernière modification par Gallabru le 03 juin 2014, 21:27, modifié 1 fois.
sylvio33
Messages : 44
Inscription : 03 mars 2009, 17:14
Index : Non classé

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par sylvio33 »

Super Post, Merci pour le coverage, ça fait rêver.
roymalag
Par Expert
Par Expert
Messages : 742
Inscription : 22 nov. 2010, 18:05
Index : 53,4
Localisation : Ariège !!

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par roymalag »

la suite ! la suite !
c'est quasi autant addictif que la série The Walking Dead ! la suite siouplé !
Comment massacrer une potentielle belle carte : mes 36 conseils, volume 1 aux éditions réfléchiavandeswinguer. 1,99 €

(+ 63.99 € de frais de shipping)
vpl
Modérateur
Modérateur
Messages : 6999
Inscription : 11 oct. 2010, 22:39
Index : 32
Localisation : Grenoble

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par vpl »

On est demain et toujours pas de suite ???? :shock: :shock: :shock:
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

et alors !!!!
ça vient ? la suiteeeeeee !!!!! :) :roll:
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
macj
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 912
Inscription : 22 juil. 2008, 22:39
Index : 5

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par macj »

Hello,

J'adore le style de ce golf: torturé par endroits et ces bunkers sont magnifiques
certains trous ressemblent beaucoup au Trump Scotland (la 2ieme photo notamment)

bref c'est chouette !
Driver Titleist TS2 hzrdus smoke
Hybride 2 Titleist TS2 hzrdus smoke
Fer 3 Mizuno MP Flihi PX 5.0
Fers 4-PW Mizuno MP64 DG S300
Wedges Vokey sm5 50/54/58
Putter scotty cameron california
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

J'y travaille dur, un peu de patience ! Allez jouer, ça vous détendra ! :lol:
Si vous êtes sage, je posterai deux journées en fin de journée. Et je garantis du lourd, du très lourd ! 8)
Et Borgi aura la réponse à sa question en suspens.

@ Gallabru : Le leprechaun, je n'y avais pas pensé ! Mais maintenant que tu en parle ! :lol:
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

bon, on attendra ...même s'il ne fait pas beau et que l'on hésite à sortir

faut pardonner aux Suisses, c'est un peu lent :mrgreen: et même, ils ne sont pas mauvais ; la preuve : ils ont Fritz Egli ! ha ! :wink: :mrgreen:
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Dimanche 25 mai 2014 – Sea, Sun & Superbe parcours

Portmarnock Golf Club – Championship Course
Adresse : Portmarnock, County Dublin
Type : Links
Fondation : 1894
Architecte : William Pickeman
Honneurs : Classé dans le top 100 mondial par Golf World, Golf Digest et Golf Magazine. Noté 100/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : A accueilli dix-neuf Open d’Irlande, le dernier en 2003, mais est actuellement mis à ban tant que le club n’acceptera pas de femmes comme membres.

Avec un départ agendé à 14h00, nous avons un peu de temps devant nous. Nous en profitons pour faire quelques courses en vue des prochains parcours (boissons, snacks, etc) avant de rejoindre Portmarnock, au nord de Dublin, non loin de l’aéroport où nous avons atterrit la veille. Alors oui, bien sûr, il eu été plus logique d’intervertir les deux parties, mais c’est les disponibilités respectives des clubs qui nous ont imposées cet ordre à la logique discutable. Ce cas de figure va d’ailleurs concerner d’autres étapes de notre voyage, occasionnant quelques kilomètres supplémentaires, un effort finalement marginal en comparaison de la joie d’avoir pu garantir à l’avance des départs sur les huit parcours de mon programme original.

Image

A l’instar de la veille, nous arrivons également bien en avance sur place, avec un beau soleil et une brise légère. Nous faisons un stop prolongé au pro-shop, avec une carte de crédit mise à rude épreuve. Mon dos étant un peu douloureux, je fais l’impasse sur le driving range et me concentre surtout sur des étirements spécifiques. Avant de démarrer, nous faisons la connaissance de Steven, qui sera mon caddie du jour. Je pars à nouveau seul avec ma femme, de « nos » jaunes, mais c’est cette fois pour une longueur « d’adulte » de 6124 mètres. Le cadre est très différent de la veille, le parcours occupant une presqu’île relativement plate. Le visuel est peut être moins spectaculaire que d’autres links, mais nous avons plaisir à jouer ce dessin fluide qui demande la maîtrise de l’intégralité de son sac pour bien s’en sortir. Je trouve le tracé franc, sans trop de pièges masqués et finalement assez tolérant, avec un rough globalement court. Sur ce dernier point, c’est un coup de chance, il a été tondu récemment et sera à hauteur de genou cet été… Quand à l’entretien, difficile d’y trouver à redire. Les greens sont rapides et fermes à souhait et le reste du parcours est impeccablement entretenu. Notez que cette remarque va concerner chaque parcours joué durant ce voyage, ça m’évitera de répéter toujours la même chose.

Image

Avec les conseils avisés de Steven et son œil de lynx pour retrouver mes mises en jeu égarées, mon début de partie est plutôt correct. Mais les catastrophes ne sont jamais bien loin, et le moindre relâchement est payé cash. C’est donc un peu tout (pars / bogeys) ou rien en fait, ce qui représente quand même un progrès notable par rapport à la veille ! Steven a vraiment la passion du golf, de son club et de sa région en lui, et il n’est pas avare en anecdotes diverses. En vrac, j’apprends que Tiger Woods a drivé le green du trou n°14 depuis les backtees à 375 mètres (avec vent arrière et roule optimale), que le n°15 (par-3 de 185 mètres) est célèbre depuis que Ben Crenshaw l’a désigné comme le par-5 le plus court du monde après avoir signé un double bogey lors de sa victoire à l’Irish Open 1976, ou encore que Lambay Island, en face, est occupée par une colonie sauvage de wallabys, cousins des kangourous. Bref, on ne s’ennuie pas une seule seconde entre les coups.

Dès le début du retour, ça commence à bouchonner devant. J’en profite donc pour faire des photos ou simplement profiter de cette belle journée de printemps sur Dublin. Steven me fait d’ailleurs bien comprendre la chance que nous avons avec cette inhabituelle brise légère, avançant que le standard du lieu est plutôt entre 7 à 10 sur 10 alors qu’il estime notre journée à seulement 2/10. Vent léger plus rough ras, inhabituel ou pas, ça nous convient très bien ! Au départ du n°16, un par-5 de 470 mètres, je pose un très bon drive qui me laisse pourtant encore plus de 200 mètres pour le green. « Avec le même drive et le vent habituel, tu pourrais attaquer le green au F6 ! », me lance Steven. Je me contente de la régulation et d’un bon par. Sur le départ suivant, il continue « Si tu avais pu attaquer le green au F6, je t’assure que tu n’arriverais pas à toucher le prochain green en deux coups, même en enchaînant driver-B3 ». Par-4 de 395 mètres avec trois-quatre clubs de vent, je peux imaginer ça comme étant assez costaud. Mais sans vent ou presque, je signe un nouveau par.

Image

Nous terminons notre parcours alors que le ciel s’assombrit dangereusement, il était temps. Six pars, six bogeys, six catastrophes et surtout aucune balle perdue, sans doute une première personnelle sur un links ! Mon bilan personnel reste donc un peu mitigé, bien qu’en progression, mais je n’en demeure pas moins ravi d’avoir pu jouer ce monument historique du golf irlandais et mondial. Un superbe parcours de golf, sans artifice ni extravagance, tout simplement excellent !

Le parcours suivant se trouvant à quelques 3h30 de route, nous avons pris le parti de déjà faire un bout du chemin le soir même pour éviter un trop long trajet le lendemain. Nous roulons donc un peu plus qu’une heure jusqu’à Portlaoise, jolie petite ville au centre de l’Irlande, pour une soirée resto, pub et b&b, un programme qui ne différera d’ailleurs guère tout au long du séjour.

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
Gallabru
Eagle Expert
Eagle Expert
Messages : 2180
Inscription : 17 sept. 2013, 13:08
Index : 17,5
Localisation : 92

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Gallabru »

Grrrr. Ici, métro et pluie. :evil:
Je vois que tu as vu la "célèbre grouse" ailleurs que dans un pub.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Lundi 26 mai 2014 – Nirvana !

Old Head Golf Links
Adresse : Kinsale, County Cork
Type : Falaises – Links style
Fondation : 1997
Architectes : Joe Carr & Ron Kirby
Honneurs : Classé parmi les dix parcours les plus spectaculaires au monde par l’Advisory Board de la PGA. Noté 80/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : Perché sur des falaises de 100 mètres de haut, il fait face au lieu où le paquebot Lusitania fit naufrage après avoir été torpillé par les Allemands en 1917 (1200 victimes), ce qui provoqua l’entrée en guerre des Etats-Unis.

Le ciel est sombre et la pluie dense quand nous nous réveillons, mais pas de quoi nous inquiéter. En effet, nous avons 200 kilomètres à parcourir jusqu’à notre destination du jour et les prévisions météorologiques y sont annoncées optimales. La destination, parlons-en, car le parcours du jour est celui que j’attends avec le plus d’impatience de tout le voyage : Old Head Golf Course. Dès l’instant où je l’ai découvert il y a quelques années, il a été immédiatement placé dans ma liste prioritaire à jouer ! Et vous, en voyant une photo pareille, n’en feriez-vous pas de même ?

Image

Après un peu plus de deux heures de route, nous arrivons sous le soleil en vue de la presqu’île de Old Head of Kinsale, une sublime parcelle de 89 hectares perchée sur des falaises de près de cent mètres de haut. L’entrée du domaine est située au pied du tour moyenâgeuse et ses remparts. Nous roulons encore un bon kilomètre au cœur du golf sans jamais ne pouvoir le voir, le petit chemin étant ceinturé de hauts murs de vieilles pierres. Dès notre arrivée au parking, on vient chercher nos sacs. Le clubhouse ne paie pas de mine en apparence, il semble discret et petit. Mais il a été construit à flanc de coteau, et c’est du côté parcours qu’il dévoile son élégante architecture. Il suffit d’un coup d’œil à la superbe vue depuis la terrasse pour déjà savoir que nous allons passer une journée d’exception.

Mon caddie du jour se prénomme Killian, et va sans doute se révéler, malgré la concurrence farouche, comme le meilleur de la semaine. J’ai 5895 mètres à jouer des jaunes, mais mon petit doigt me dit qu’il y aura d’autres pièges que la longueur sur ce parcours. Et ça ne sera pas le vent, encore une fois très clément avec nous. Personne ne partagera notre partie, comme d’habitude, serais-je tenté de dire.

Après avoir mis en jeu sur le n°1, je prends mon appareil photo tout en marchant en direction de ma balle. « Tu aimes la photo ? » me lance Killian ? « Alors je te dis déjà que nous sommes sur le moins beau trou du parcours ». Le ton est donné, je me réjouis de la suite. Après avoir fait l’essuie-glace sur et autour du green pour un triple, il m’emmène sur le backtee du n°2, surplombant l’Atlantique. Pas pour y jouer, mais pour me montrer des escaliers taillés dans la roche au ras de l’eau, l’œuvre de trafiquants qui avaient trouvés à une époque désormais révolue ce lieu idéal pour mener discrètement leurs petites affaires. Voilà typiquement le genre de petite chose que j’apprécie de la part d’un caddie. Ca ne va pas rendre mon jeu meilleur, mais par contre embellir l’expérience golfique globale de la journée.

Image

L’enchaînement du n°2 au n°4 est superbe, avec deux par-4 et un par-3 se jouant sur le fil des falaises, avec le phare construit en 1846 en arrière-plan. Mon long jeu est en place, mais je suis affreusement trahi par mon petit jeu et putting, rien de va dans ces domaines. Pas grave, l’important est plus dans les yeux que dans le jeu aujourd’hui. Quand nous arrivons au départ du n°7, un splendide petit par-3 accroché dans la falaise, la partie devant nous est à peine au green. Killian m’emmène sur les ruines surplombant le départ, lieu de l’ancienne maison des gardiens du phare. De ce point surélevé, nous avons une superbe vue panoramique de tout le golf. Alors que Killian m’explique que les grottes se trouvant sous l’étroite bande de terre reliant le domaine au reste de l’île peuvent être traversées en kayak à marée basse, nous apercevons ce que je pense être une baleine. Il s’agit en fait d’un requin-pèlerin, inoffensif, mais pouvant atteindre tout de même douze mètres de long. Chaque trou amène son lot de surprise, je me délecte sans modération de cette expérience magique.

Etant bloqués par un quatre-balles, nous en profitons pour nous restaurer au « turn » avant d’entamer le retour. Juste avant le départ du n°12 se trouve un petit monument rappelant le naufrage du Lusitania en 1917. Il en existe d’ailleurs plusieurs le long du parcours, fournissant des informations sur la faune, la flore ou les ruines de la presqu’île. Mais revenons au départ du n°12 avec sa vue vraiment spectaculaire. Le drive est à l’aveugle, mais on aperçoit le green de ce solide par-5 de 490 mètres au loin, surplombant les falaises. Après avoir mis en jeu, il faut emprunter un étroit petit sentier à flanc de coteau pour rejoindre le fairway, c’est sublime. Le trou suivant nous refait basculer sur l’autre versant, pour un par-3 construit récemment, une sorte de miroir du n°7 joué plus tôt, avec l’océan à gauche (notre requin-pèlerin a disparu) et les ruines en arrière-plan. Le rythme lent du jeu me laisse tout le temps dont j’ai besoin pour faire mes photos et m’en mettre plein les yeux. Cela fait déjà un moment que ma femme et moi-même nous accordons sur le fait que nous sommes en train de vivre la plus belle expérience golfique de notre carrière. Et elle n’est pas terminée, loin s’en faut !

Image

S’en suit un gros par-4 qui nous fait traverser la péninsule et où je perds ma seule balle du tour. Car tout n’est que paradoxe dans ma partie. Je ne joue pas fondamentalement mal, je ne m’éparpille pas aux quatre coins de la presqu’île, mais mon petit jeu est aux abonnés absents. Du coup, ma carte ne ressemble à rien du tout. Mais l’heure n’est pas aux lamentations, car nous abordons le bouquet final de l’expérience Old Head avec trois trous longeant à nouveau les falaises, avec l’Atlantique qui offre une place infinie pour tout slice et le phare en toile de fond.

Le n°15 est un petit par-4 de 260 mètres en descente. Quand je demande à Killian si le green est atteignable au drive, il me répond « oui, si tu cherches les ennuis ». Je joue donc sagement un F4, ce qui ne va pas m'empêcher de rencontrer un tas d'ennuis. Lisez donc un triple... ! Le n°16 est « encore » un par-3 à flanc de falaises. Oui, encore serions-nous tenté de dire, mais comment pourrions-nous nous lasser de ce panorama sublime. Puis arrive le n°17, un par-5 costaud, ce d’autant plus que notre départ à été reculé sur l’aire des « blancs » pour ainsi nous laisser la généreuse distance de 549 mètres à parcourir ! Mon quatrième coup trouve la gauche du green, et je dois survoler un bunker pour arriver au drapeau, avec peu de place pour arrêter la balle. Délicat. Je décide de jouer au putter en espérant que la pente de pré-green entourant le bunker ramènera mon coup en direction du trou, à l’image d’un virage relevé sur un circuit. Killian est totalement dubitatif quant à mon choix, il n’a jamais vu personne faire ça sur ce trou. La balle prend la courbe, pas autant qu’espérée certes, mais finit sa course à moins de deux mètres du mât. Il me donne généreusement le putt et me renvoie la balle en me demandant de rejouer ce coup avec un wedge. J’exécute donc un flopshot au 55° face ouverte et ma balle termine sensiblement au même endroit. « J’espère que tu te souviendras de ce coup comme du « Swiss Shot » ! », lui lance-je en rigolant pendant que nous montons en direction du dernier départ.

Comme nous avons un peu de temps, je profite d’aller voir le trou depuis les backtees au pied du phare. La vue y est magnifique, mais 395 mètres en montée avec vent de face et un dos qui commence à tirer, je me résous sagement à jouer de mon départ, pour armer un drive complètement slicé qui termine hors-limite sur la route d’accès au phare… Ca donnera au final un triple supplémentaire qui entérine une carte de +28 !

Image

Et bien figurez-vous qu’avec une carte pareille, un dos en délicatesse sur la fin, un problème de chaussure qui me fait mal à un pied et un coup de soleil sur le visage et la nuque (et oui c’est possible en Irlande !), cette journée devient malgré tout la meilleure expérience de ma petite vie de golfeur itinérant !! Et haut la main ! Est-ce que ce tracé est intrinsèquement le meilleur que j’aie joué ? Non, sans doute pas, mais il en demeure pas moins que si je devais ne jouer qu’une seule et dernière partie de golf, c’est à Old Head que je désirerais me rendre.

Nous avons encore de la route à faire mais ne sommes pas vraiment pressés de partir, nous voulons encore profiter un moment de la terrasse ensoleillée et nous imprégner de la magie des lieux. Mais il est finalement temps de partir et se diriger en direction d’Adare Manor, qui sera de notre lieu de résidence pour deux nuits. Après deux heures de route, nous découvrons ce splendide manoir du 19ème siècle reconverti en hôtel, ceinturé d’un parc immense et de 18 trous dessinés par Robert Trent Jones Sr, que nous jouerons le surlendemain. Nous nous contentons de manger au clubhouse puis de quelques verres dans le magnifique bar voûté du resort. Clap de fin sur une journée simplement magique !

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
wielca13
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 833
Inscription : 18 mai 2011, 17:09
Index : 31,8
Pays : Suisse

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par wielca13 »

Quel régal de te lire comme toujours et tes photos nous font baver d'envie :wink:

(manque juste le prix dans ton descriptif que tu as payé à chaque fois...)
2012 : 54 à 47, 2013 : 44 à 34.5
2014 : 34.7 à 35.7 , 2015 : 35.7 à 31.5
2016 : 31.5 , 2017 : 31.5
2018 :31.0 à 29.5 2019 :29.5 à 29
ManuD
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 1375
Inscription : 17 nov. 2011, 20:06
Index : 13,6
Localisation : 59

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par ManuD »

:bave: :bave: :bave:

(et en plus, c'est bien écrit, c'est vraiment plaisant à lire)
Marre des ZT !
maxfri
Eagle Expert
Eagle Expert
Messages : 2039
Inscription : 08 nov. 2008, 23:47
Index : 11,4
Localisation : Rennes

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par maxfri »

c'est limite énervant :?

comment ça je suis jaloux ??? pffff
DRIVER : Nike VRS Covert 2.0 Stiff
WOODS : TM SDLR 15° Stiff Matrix
HYBRIDES : F4 INESIS 900 - RECOIL F2 & JPX 800 19° Stiff
FERS : SRIXON ZX5 - Diamana ZX 60 R - F5-PW
WEDGES : MP R12 56° & 60°
PUTTER : Odyssey X Metal 2 Ball
Best =>10.6 - 2021 - 12.1
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

wielca13 a écrit :Quel régal de te lire comme toujours et tes photos nous font baver d'envie :wink:

(manque juste le prix dans ton descriptif que tu as payé à chaque fois...)
Merci ! :D
€1300 pp pour 8 gf + environ €350 pour les sept caddies (pourboire inclus).
Donc voilà, à programme exceptionnel, budget exceptionnel ! :wink:
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
Benito78
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 1234
Inscription : 27 nov. 2009, 15:44
Index : 7,5
Localisation : Sym-Sym

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Benito78 »

Oh oui
Oh oui
Encore, encore ..... :lol:
2013 : 23.8 - 16.4
2014 : 16.4 - 14.6 - 14.8
2015 : 14.8 - 14.9 - 9.6 - 9.8....
2016 : 9.8 - 10.1 - 7.4 - 7.6
2017 : .......................
2018 : 7.6 - 7.7 - 7.8 - 7.9 - 8.0 - 8.1 - 8.2 - 8.3 - 8.4 - 8.5 - 8.5 - 8.6
2019 : 8.7 - 8.7 - 8.7 - 8.7 - 8.8 - 8.9
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

bravo ! magnifique et bien écrit

merci mille fois !!! :)
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
JCS
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 10470
Inscription : 14 déc. 2009, 14:42
Index : 19,3
Localisation : 92

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par JCS »

Et sinon, tu as réussi à chanter en gaëlic ?
une mauvaise journée au golf est toujours mieux qu'une bonne journée au bureau :-)

matériel
Driver : Ping G15 10.5° regular
bois : 3, 5 & 7 Ping G15 regular
fers 4 au PW Srixon i701 Fujikura 270i
AW 51° / SW 56° Alpha ProSpec Fujikura Fit-on Max
putter : DLR Machine Putter M20 Converter
Tontonlours
Double Bogey Expert
Double Bogey Expert
Messages : 323
Inscription : 03 janv. 2011, 14:25
Index : 30
Localisation : Limours (91)

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Tontonlours »

Superbe ... :shock:
Et très bien relaté !
Entre ça et les écrits de J3ROM3, la lecture est au top...
La suite, s'il te plaît !
2013 : 54 -> 36 -> 34.5
2014 : 34.5 -> 30.5 -> 30.5
2015 : 30.5 -> 30 -> 30
2020 : on s'y remet, obj 24 : raté !
2021 : désert golfique
2022 : à voir
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

JCS a écrit :Et sinon, tu as réussi à chanter en gaëlic ?

the foggy dew !

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... g3DHzmt1hw
et puis zou ! en gaélique ...une autre !

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... wM8pCAynbM

et la version anti barbus :roll:
http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... R0CjBtsG8I

et rien ne t'empêche de danser à Genève comme on le fait en ...Australie

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... auErQnU6fU
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

JCS a écrit :Et sinon, tu as réussi à chanter en gaëlic ?
Disons que je n'ai pas vraiment essayé, je n'ai pas un super accent ! :lol: Et à part Sláinte (Santé !), mon gaëlique est de toute manière un peu limité !

La suite ce soir !
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
JCS
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 10470
Inscription : 14 déc. 2009, 14:42
Index : 19,3
Localisation : 92

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par JCS »

Ca n'a pas été simple pour la ballade alors ! ;)
une mauvaise journée au golf est toujours mieux qu'une bonne journée au bureau :-)

matériel
Driver : Ping G15 10.5° regular
bois : 3, 5 & 7 Ping G15 regular
fers 4 au PW Srixon i701 Fujikura 270i
AW 51° / SW 56° Alpha ProSpec Fujikura Fit-on Max
putter : DLR Machine Putter M20 Converter
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

AuldCom a écrit :
JCS a écrit :Et sinon, tu as réussi à chanter en gaëlic ?
Disons que je n'ai pas vraiment essayé, je n'ai pas un super accent ! :lol: Et à part Sláinte (Santé !), mon gaëlique est de toute manière un peu limité !

La suite ce soir !
plus haut ...je t'ai mis une chanson (deux versions !) en gaélique et une en British accent Irish, donc entraîne toi bien !!! ça aide à sortir des bunkers de links irlandais :mrgreen: 8)
sinon danse comme les pt'it d'jeuns ! easy !!! :wink:
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

AuldCom a écrit :
JCS a écrit :Et sinon, tu as réussi à chanter en gaëlic ?
Disons que je n'ai pas vraiment essayé, je n'ai pas un super accent ! :lol: Et à part Sláinte (Santé !), mon gaëlique est de toute manière un peu limité !

La suite ce soir !
plus haut ...je t'ai mis une chanson (deux versions !) en gaélique et une en British accent Irish, donc entraîne toi bien !!! ça aide à sortir des bunkers de links irlandais :mrgreen: 8)

allez re-belotte : http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... wM8pCAynbM
sing an Irish song , come on !!!!

sinon danse comme les pt'it d'jeuns ! easy !!! :wink:
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
sylvio33
Messages : 44
Inscription : 03 mars 2009, 17:14
Index : Non classé

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par sylvio33 »

Superbe, merci beaucoup pour de récit. Que utilise tu pour les photos?
Gallabru
Eagle Expert
Eagle Expert
Messages : 2180
Inscription : 17 sept. 2013, 13:08
Index : 17,5
Localisation : 92

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Gallabru »

La tonte des fw est parfaite ! J'aime bien les oe aussi.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Mardi 27 mai 2014 – Chèvres sur le parcours !

Lahinch Golf Club – Old Course
Adresse : Lahinch, County Clare
Type : Links
Fondation : 1892 (Club) – 1894 (Old Course)
Architectes : Old Tom Morris (1894), Dr Alister MacKenzie (1927), Martin Hawtree (1999)
Honneurs : Classé dans le top 50 mondial par Golf World et Golf Magazine. Noté 85/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : Pendant qu’il opérait des modifications sur le tracé original en 1927, le Dr Alister MacKenzie déclara : « Lahinch sera le meilleur et le plus populaire parcours que je n’aie, ou quiconque autre, jamais construit. » Près d’un siècle plus tard, ses paroles peut être un peu présomptueuses de prime abord ne sonnent néanmoins pas complètement fausses. Surtout que parmi la poignée de parcours généralement mieux notés que Lahinch se trouvent trois œuvres célèbres de MacKenzie : Augusta National, Cypress Point et Royal Melbourne.


C’est toujours un plaisir d’ouvrir les rideaux de sa chambre le matin et pouvoir admirer deux beaux trous de golf à travers la fenêtre. La vie de château a beaucoup de charme, mais nous avons un nouveau parcours à découvrir. Nous avons besoin d’une petite heure de route pour rejoindre Lahinch et son Old Course qui vient se coller au village, un peu à l’image de St-Andrews. La météo est là encore parfaite, avec du soleil et une brise à peine plus appuyée que ces derniers jours. Petite inquiétude tout de même du côté de mon dos, car même si les douleurs ne me gênent pas vraiment pour jouer, je sens bien que les choses ne vont pas en s’arrangeant.

J’ai comme d’habitude fait la demande à l’avance pour un caddie, mais ça va être plus compliqué que d’habitude. En effet, ceux qui sont disponibles ne veulent assurer leur service que pour deux sacs (c’est plus rentable !), et pas uniquement le mien. C’est un peu fâcheux car Manue tient vraiment à s’occuper du sien, mais si elle n’est pas pour autant contre un bon conseil à l’occasion. Le caddiemaster trouve finalement quelqu’un voulant bien s’occuper de moi, mais il arrivera après l’heure de notre départ. Il est donc décidé de me fournir un caddie temporaire pour les deux premiers trous, puis d’opérer le changement quand le parcours revient vers le clubhouse. Mon intérimaire a l’air sympa, mais j’ai bien noté le polo de Manchester United qu’il poste avant qu’il n’enfile son gilet, les caddies ne sont-ils donc pas tenus de respecter un dresscode respectable ?

Pour une fois, nous ne jouerons pas seuls et nous sommes donc rejoints par deux présumés sexagénaires du New Jersey, Tom et Garry, une parfaite caricature du Père Noël en tenue de golf ! Des gens sympas mais discrets, avec lesquels nous n’aurons guère de grandes discussions. Ils sont accompagnés par Hank, leur caddie un peu grognon sur les bords.

Connaissant un peu la topographie du tracé, on s’accorde tous pour jouer des jaunes et ses 5794 mètres. Un peu à l’image de David Moyes, mon temporaire est rapidement remplacé par Pat, mon caddie désormais titulaire. J’ai toutes les peines du monde à rentrer dans la partie, et ce n’est pas la configuration des trous à venir qui va me mettre plus à l’aise. Au n°3, la butte qui se trouve juste en face du départ nous donne l’impression de devoir driver au dessus d’un mur. Au n°4, c’est à nouveau une haute butte qui vient obstruer la vue lors du second coup de ce par-5. Nous sommes intrigués par la présence d’un homme à son sommet, c’est en fait un commissaire qui assure « la circulation », les joueurs sur le n°18 devant traverser notre fairway après leur mise en jeu.

Image

Nous arrivons au fameux n°5, The Dell, un par-3 de 135 mètres avec un green complètement masqué par une haute butte. Le jeu consiste à viser un petit rocher blanc qui indique la ligne de jeu. Mon coup franchit l’obstacle mais trouve l’arrière du green, où je me retrouve avec un chip impossible. Mon caddie me suggère de putter largement à gauche du trou et profiter ainsi de l’avant green pour renvoyer la balle en direction du trou. Mon coup est moyen et infructueux, il me faudra donc encore deux putts pour signer un bogey. Sur ce trou, il fut un temps où des caddies se cachaient dans les dunes et déplaçaient les balles jouées en attendant l’arrivée des joueurs au green. Un birdie ou mieux encore un trou-en-un était la garantie d’un excellent pourboire à la fin du parcours, surtout avec la très nombreuse clientèle nord-américaine ! Mais cette pratique est désormais interdite par le club.

Le n°6 requiert encore une fois une mise en jeu à l’aveugle que je massacre lamentablement. Il faut remonter à longtemps en arrière pour trouver trace d’un niveau de jeu aussi faible, une vraie chèvre… Tiens, en parlant de chèvre, nous en croisons près du green de ce même trou. Un mâle et deux femelles paissent tranquillement sans guère ne s’intéresser à nous. Cet animal fait partie intégrante de l’histoire de Lahinch depuis le début du vingtième siècle, au point d’être devenu l’emblème du club et apparaître sur son logo. Ils font office de baromètre car ils se rapprochent toujours du clubhouse quand le mauvais temps arrive. Véridique !

Image

On apprécie sans doute mieux un parcours quand on joue correctement, mais je ne suis quoi qu'il arrive pas vraiment emballé par ces premiers trous. Trop de coups aveugles à mon goût, et le sentiment de ne pas toujours comprendre comment jouer. En plus, Pat assure un service un peu minimum. Il me donne bien les infos nécessaires - dont je ne fais de toute manière pas bonne usage - mais n’affiche pas l’esprit d’ouverture habituel des caddies avec leurs joueurs, préférant par exemple discuter avec Hank plus souvent qu'à son tour.

Je ne sais pas si ma rencontre avec mes congénères d’un jour a servi de déclic, mais dès lors, mon jeu s’améliore graduellement. La deuxième moitié du parcours est beaucoup moins accidentée, plus ouverte, et l’embellie est notable. Je joue enfin au golf et ça se voit immédiatement au niveau comptable avec un très bon +6 sur le retour, sans pourtant toucher le moindre fairway de toute la partie ! Un putting redevenu acceptable, des approches décentes et des fers chauds, ça fait plaisir ! Et une seule balle perdue malgré les multiples errances sur l’aller !

Image

Cette fin de partie radieuse ne va pourtant pas sauver complètement l’expérience Lahinch. Alors oui, il ne fait pas de doute que c’est un très bon parcours, mais je n’ai pas trouvé d’affinité particulière avec son dessin. Ni avec mon caddie d’ailleurs. Une belle journée de golf, mais la seule du séjour que je ne classerai pas comme fantastique ou mieux.

Nous reprenons la route pour Adare Manor et nous retrouvons pris dans un bouchon sur l’autoroute. Tout à coup, un gros 4x4 de marque allemande se glisse entre ma voiture et la berme centrale. Son conducteur voulant me parler, je baisse ma vitre et va s’en suivre une discussion un peu irréelle :
- « Roue pssschht » en montrant ma route arrière.
- « Ma roue est dégonflée ? » (en français, puisqu’il a dit roue), lui réponds-je
- « Yes roue pssscht »
- « OK thanks a lot ! »
En me rabattant sur la bande d’arrêt d’urgence, je découvre que c’est une voiture immatriculée en France ! Nous nous sommes donc parlé les deux à moitié en français sans se rendre compte que ça aurait plus facile de le faire franchement en français ! Et effectivement, une roue est presque à plat, nous la changeons donc rapidement et pouvons reprendre notre route.

Petit soirée tranquille avec un excellent petit restaurant dans le joli village d’Adare puis un dernier verre au pub de l’hôtel. Avec aussi peu d’entraînement avant de venir en Irlande, on sent bien que les quatre parcours joués en autant de jours commencent à peser dans les jambes. Et mon dos devient de plus en plus douloureux le soir, même si les étirements spécifiques que j’effectue quatre fois par jour permettent de bien limiter la casse pour jouer. « Guinness is good for you » qu’ils disent, alors je me soigne !

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité
Dernière modification par AuldCom le 06 juin 2014, 09:22, modifié 1 fois.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
borgi
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 999
Inscription : 07 févr. 2013, 21:26
Index : 14,3
Localisation : Ychoux, Landes

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par borgi »

Ah ! J'ai enfin ma réponse :wink:
Tu nous fais rêver mon petit Stéphane !!
mai 2012: NC => 31
2013: 31 => 19.5
2014: 19.5 =>17.8
2015: 17.8 =>17.3
2016: 17.3 => 14.3

Ping I25 10.5 Stiff Pwr65
Hybride 4 RBZ stage 2
Callaway Razr X-Tour 3-Pw
Wedge TM TP-Z 52-08
Wedge Titleist Vokey SM 56-14
Putter Odyssey White Steel #1
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

ah oui ça n'a pas du être drôle pour toi, surtout avec ce caddie
pour moi Lahinch a été un des meilleurs parcours que j'ai joués, ... mais j'étais dans d'excellent conditions, amicales , partie à deux avec mon hôte , membre du Old, qui m'avait parfaitement expliqué le parcours
et puis rater un birdie de peu au 5 c'était sympa.
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

sylvio33 a écrit :Superbe, merci beaucoup pour de récit. Que utilise tu pour les photos?
Un compact Sony Cybershot DSC-H55.
Presque toutes les photos de ma galerie ont été faites par trois appareils différents de la gamme Cybershot.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

AuldCom a écrit :
sylvio33 a écrit :Superbe, merci beaucoup pour de récit. Que utilise tu pour les photos?
Un compact Sony Cybershot DSC-H55.
Presque toutes les photos de ma galerie ont été faites par trois appareils différents de la gamme Cybershot.
et bien c'est très réussi !
merci
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Mercredi 28 mai 2014 - Seigneurial

Adare Manor Hotel & Golf Resort
Adresse : Adare, County Limerick
Type : Parkland
Fondation : 1995
Architecte : Robert Trent Jones Senior
Honneurs : Classé dans le top 15 irlandais par Golf Digest. Noté 85/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : « Le n°18 à Adare Manor est sans doute le meilleur n°18 au monde. » Robert Trent Jones Senior

La journée commence par trois bonnes nouvelles : il fait beau (et oui, encore !), nous allons jouer un parcours qui s’annonce superbe (et oui, encore !) et il ne nous faudra pas plus de deux minutes à pied pour s’y rendre. Appréciable. Il y a aussi quand même un petit accroc, à savoir que mon dos a atteint le stade où je considère l’usage d’anti-inflammatoire comme nécessaire pour éviter toute mauvaise surprise. Pas de traitement de choc néanmoins, juste un comprimé avant de jouer, ce qui s’avérera suffisant au point de renouveler l’exercice les jours suivants avec autant de succès.

Le parcours du resort dessiné par Robert Trent Jones Sr est généralement considéré comme le meilleur « parkland » d’Irlande et a accueilli deux Irish Open en 2007 et 2008. Au cours d’un voyage qui a pour principal but de jouer des links, cela va nous faire une petite pause et nous permettre de revenir à nos fondamentaux de jeu. Adare Manor ne faisait d’ailleurs pas partie du programme original, mais les choses ont évolué après que j’aie montré le site web du resort à ma femme. Devant son insistance pour y séjourner, je n’ai eu d’autre choix que de considérer un jour de golf supplémentaire durant notre ballade. En effet, je n’allais quand même pas dormir là-bas sans jouer le parcours qui se trouve sous les fenêtres de l’hôtel ?

Image

Mon caddie du jour se nomme Ollie et je me sens obligé de développer un peu à son sujet. Tout d’abord, quand il se présente à moi, je suis certain que c’est un joueur avec qui allons partager la partie. Elégamment habillé dans son polo et pantalon de marque bien taillés, ses chaussures Adizero dernier modèle, ce probable sexagénaire ne ressemble en rien à l’immense majorité des caddies auxquels j’ai déjà eu recours en Irlande ou en Ecosse. Une corporation qui affiche d’habitude une présentation que je qualifierai de plus rustique. Tiens, souvenez-vous de mon temporaire de Lahinch ! En dehors du fait qu’il aime à fredonner quand il ne parle pas ou qu’il s’enthousiasme allégrement pour le moindre coup plus ou moins correctement réalisé par ma femme et moi-même, Ollie est également un passionné de photos, de golf (naturellement, index 8 ) et de voyages ! Inutile de préciser que cela alimentera les discussions tout au long de la partie. Au terme de celle-ci, nous échangerons bien évidemment les adresses de nos galeries respectives, et c’est en visionnant plus tard la sienne que je vais découvrir quelque chose d’intrigant. Le type qui a porté mon sac pendant quatre heures part en vacances aux Maldives et vole en business class ! Aucun caddie « normal » ne peut se le permettre ! J’avoue ne pas m’être permis entretemps d’être trop intrusif sur sa vie privée, j’en suis donc arrivé à la conclusion personnelle qu’il est retraité et bosse comme caddie … par simple passion !

Bref, un sacré personnage qui nous est entièrement dévoué aujourd’hui puisque ce n’est qu’avec Manue que nous découvrons ce splendide tracé de 6023 mètres des jaunes. Contrairement aux autres parcours côtiers joués en Irlande, Adare déroule ses trous à travers la belle forêt du domaine, traversé par la rivière Maigue qui rentre en jeu à plusieurs occasions. Comme un peu trop souvent, je vais connaître un début de parcours un peu cataclysmique, avec un driver complètement aux abonnés absents et déjà quatre balles perdues sur l’aller. En gros, c’est soit bogey, soit triple ou croix.

Pendant que je rame, je suis heureux de voir Manue enfin retrouver peu à peu son jeu, après quatre parcours un peu galères. Avec seulement une petite dizaine de parcours joués depuis la naissance de notre fille il y a bientôt deux ans, nous avions prévus une remise à niveau avant le voyage afin qu’elle retrouve le rythme. Mais elle a malheureusement été une victime collatérale de ma blessure au dos.

Image

Le parcours est plaisant à jouer et ne pénalise que les (très) mauvais coups. L’eau est souvent en jeu et les greens bien défendus par de nombreux bunkers torturés. On retrouve bien là le style caractéristique de Trent Jones Sr., pour ce qui est d’ailleurs une des dernières créations de son incroyable carrière d’architecte qui s’étala sur sept décennies. Sur le n°7, on pourrait facilement se croire en Floride, avec ses villas en bordure de ce magnifique par-5 s’enroulant autour d’une grande et accueillante pièce d’eau. Sans doute déconcentré par la vision du majestueux manoir au loin, je m’égare une fois de plus et suis sanctionné de deux balles noyées. Ce même manoir qui sert ensuite de phare sur les deux trous suivants, pour clôturer un aller de toute beauté si on se place du côté visuel, ou limite cauchemardesque si on regarde de près ma prestation.

La petite buvette au turn semble toute neuve car elle sent encore la peinture fraîche. Ollie me confirme que c’est son premier jour d’activité. Je ne sais pas si les vapeurs plus ou moins toxiques me sont bénéfiques, mais comme la veille, mon jeu retrouve un peu d’allant sur le retour. Il y a bien encore deux accidents avec autant de balles perdues, mais le reste est bon, voir même très bon. La fin de parcours est particulièrement spectaculaire. Le n°15 est un court et étroit par-4 longé par la Maigue et qui se termine sous les fenêtres de notre chambre au manoir. On continue avec un petit par-3 teigneux, où on doit survoler 125 mètres d’eau pour trouver un green large mais très peu profond. Précision de rigueur ! Bien que long, le n°17 offre un peu de répit avant le bouquet final du n°18 et ses 467 mètres, avec la rivière sur toute sa longueur à gauche qui ne demande qu’à accueillir les coups errants. Avec la Maigue à traverser, un superbe cèdre du Liban et l’imposant Adare Manor à droite, le 3ème coup est absolument magnifique à jouer. Je ne manque pas de faire honneur à ce que Trent Jones Sr considérait de son vivant comme le meilleur n°18 au monde en signant un par.

Image

En recevant ma pinte de Guinness sur la terrasse du clubhouse, je me dis qu’il vaut mieux considérer le côté « verre plein » de la théorie, avec mon jeu qui s’est amélioré au fil du parcours et la beauté de l’endroit. Sans oublier bien sûr la gentillesse d’Ollie, une météo estivale (+ de 20°C, c’est chaud en Irlande !) et la progression du niveau de ma femme. Il ne m’est donc pas difficile de faire abstraction de ma carte de score et considérer que nous avons encore passé une superbe journée de golf sur l’Ile Emeraude.

Après deux nuits de sédentarisation dans ce splendide endroit, nous prenons la route pour Tralee, qui sera notre camp de base pour les deux prochains jours. 1h30 de route sans bouchon ni crevaison, une petite balade en ville, deux-trois pubs et un resto sympa, un programme de fin de journée standard en somme.

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

très joli !
As-tu toujours mal au dos ?
au fait , dans le sud on nous servait plutôt de la Murphy , stout très irlandaise en place de Guiness
bien le caddie, c'est très étonnant !
Nom irlandais
...au fait dans un post précédent, concernant la puissance, le type qui m'avait mis la pâtée en match play n'était autre que le père de mon ami Durmied Clohessy (plus irlandais ce nom, il n'y a pas, prénom légendaire), originaire du comté de Clare.
J'adore les Irlandais dans leur ensemble.
As-tu pu renouer des liens au retour avec différents caddies ou personnes que vous avez pu rencontrer ?
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

PeterPro a écrit :
eglishadow a écrit : J'adore les Irlandais dans leur ensemble.
Hummm.... c'est vrai qu'il y pas mal de gens sympas en Irlande, de bonne compagnie. :wink:
ben oui !!! :wink:

d'ailleurs je crois que la ballade "song for Ireland" , qui colle bien au sujet de notre ami, et que voici, a été écrite par un couple d'Anglais... friendship !
http://www.youtube.com/watch?v=PInNrFZQEwk

ou ceci si ON VEUT APPRENDRE LES PAROLES (j'aime bien "... drinking all the day" ...ça améliore le swing ! :mrgreen: )
http://www.youtube.com/watch?v=OxmhDuWiEEY
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
nicochassieu
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 1287
Inscription : 16 mai 2011, 13:38
Index : 20,6

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par nicochassieu »

merci auldcom c'est vraiment top :D :D :D

dire que je ne suis pas pret de me faire un sejour comme ça alors que ça me fait vraiment rever tous vos trips golfs membres GT
Classement 2011 : NC>53>38>38>34>32
Classement 2012 : 32>29>24.8
Classement 2013 : 24.8>24.9>24.5
Classement 2014 : 24.5>24.5>24.6>22.6>20,6>20,7
Classement 2015 : 20.7 > 20.8 > 20.8
g119129be
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 3467
Inscription : 25 août 2009, 22:40
Index : 14,9

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par g119129be »

Magnifique !
Merci le golftrotter de partager ce super voyage.
“I'd like to see the fairways more narrow. Then everyone would have to play from the rough, not just me.” -Severiano Ballesteros
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

eglishadow a écrit :très joli !
As-tu toujours mal au dos ?
au fait , dans le sud on nous servait plutôt de la Murphy , stout très irlandaise en place de Guiness
bien le caddie, c'est très étonnant !
Nom irlandais
...au fait dans un post précédent, concernant la puissance, le type qui m'avait mis la pâtée en match play n'était autre que le père de mon ami Durmied Clohessy (plus irlandais ce nom, il n'y a pas, prénom légendaire), originaire du comté de Clare.
J'adore les Irlandais dans leur ensemble.
As-tu pu renouer des liens au retour avec différents caddies ou personnes que vous avez pu rencontrer ?
Aussi étonnant que ça puisse paraître, mon dos va beaucoup mieux depuis le voyage ! :D Premier parcours depuis notre retour lundi, on verra ce que ça donne.

La Guinness est absolument partout en Irlande, mais on trouve effectivement assez souvent de la Murphy.

Quelques échanges justement avec Ollie, mais c'est tout.
Dernière modification par AuldCom le 07 juin 2014, 21:49, modifié 1 fois.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Jeudi 29 mai 2014 – Coup de Coeur

Tralee Golf Club
Adresse : Barrow West, County Kerry
Type : Links
Fondation : 1984
Architecte : Arnold Palmer
Honneurs : Classé dans le top 100 mondial (hors USA) par Golf World. Noté 90/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : « Je n’avais jamais vu un terrain aussi idéal pour y construire un parcours de golf. Si j’ai bien façonné les neuf premiers trous, les neuf derniers sont quand à eux l’œuvre de Dieu. » Arnold Palmer

Au moment de commencer à plancher sur ce voyage dans le courant de l’année passée, trois parcours avaient d’office le titre de « non-négociable » et trois autres ont rapidement et naturellement obtenu le même statut. Sans tenir compte d’Adare Manor qui sera une partie rajoutée ultérieurement, il restait donc une place à pourvoir. Bien que considérant Tralee comme mon favori instinctif, j’ai longuement réfléchi avant d’entériner mon choix définitif. Aujourd’hui, je considère vraiment toute cette réflexion comme une pure perte de temps, tant la journée passée là-bas a été magnifique ! Mais on est toujours plus intelligent après, paraît-il.

Image

Il ne nous faut guère plus que quinze minutes de route pour rejoindre le clubhouse dominant tout le parcours. Nous sommes immédiatement conquis par le paysage et ne doutons guère du fait que nous allons passer un bon moment. Mon caddie du jour est un junior du club, Deamett, je ne peux donc pas escompter la même expertise que ce que j’ai pu obtenir ces derniers jours, mais il va s’avérer être tout à fait à la hauteur et faire le job, comme on dit. Nous sommes rejoints par Paul, un Australien de Sydney qui fait un tour du monde et passe une semaine en Irlande pour jouer. Pendant ce temps, sa femme et sa fille, qui n’aiment pas le golf, parcourent les capitales européennes et font du shopping. Simple et efficace !

Panorama grandiose, ciel bleu, petit brise, c’est parti pour 6057 mètres de bonheur ! Dès le départ du n°2, nous nous retrouvons au bord de l’immense plage laissée par la marée basse. Sans doute un peu trop émerveillé par ce qui m’entoure, je m’égare quelque peu et termine avec un triple. On pourrait croire que c’est un début de parcours qui ressemble en tout point aux jours précédents, mais ça sera en fait ma seule erreur de l’aller. On continue avec un superbe petit par-3 dont le green se trouve au pied d’une tour médiévale qui gardait en son temps l’accès de la baie. Cette tour est d’ailleurs le point central des neuf premiers trous puisque les greens du n°5 et n°8 se trouvent également à proximité immédiate. +8 sur l’aller malgré l’erreur du n°2, quel bien fou ça peut faire de jouer correctement, surtout que de son côté, Manue continue aussi son retour à la lumière entamé la veille.

Image

Comme (trop) souvent, le rythme va ralentir dès l’entame du retour à cause des parties nous précédant. Est-ce la raison de ma baisse de régime ? Allez, disons que oui, même si ce n’est pas trop dramatique heureusement. En jouant le n°11, je ne peux m’empêcher d’observer le n°12 voisin avec certaines craintes. Des craintes légitimes concernant ce costaud par-4 de 402 mètres se jouant aujourd’hui face à la brise, classé SI1. Je claque un des plus beaux drives de la semaine, mais il me reste encore près de 160 mètres à jouer avec un green protégé par une énorme dépression sur son avant-gauche. Je discute longuement avec Deamett pendant que la partie devant nous putte, mais je reste très hésitant sur le choix du club à jouer. F4 en main, je fais une énorme gratte qui envoie la balle dans le dévers… Tout ça pour ça ... C’est pourtant mon club le plus chaud, et probablement mon seul vrai mauvais coup joué avec de la semaine. Je retrouve ma balle mais sans matériel d’alpinisme approprié pour se genre de pentes, il me faut trois coups pour retrouver un peu de terre ferme, ce qui ne m’empêchera pas de signer une croix. Frustrant.

Le trou suivant est le parfait exemple du « ça passe ou ça casse ». 135 mètres pour accéder à un green très peu profond, une haute butte touffue et inhospitalière à l’arrière et un nouvel abysse de rough devant. Mon coup de F8 semble parfait mais il est juste trop court. La balle touche bien l’avant-green mais dégringole tout de même dans la pente. Nous la voyons parfaitement rebondir tranquillement de touffe en touffe, et ce pendant au moins dix secondes. Comment ne pas rigoler en voyant ce spectacle malchanceux ? Je la retrouve, j’ai même un bon lie, mais je suis quand même près dix mètres en contrebas du green, dans une pente impossible. J’ai l’impression de jouer face à un mur ! Il n’existe pas vraiment d’entraînement pour ce genre de coup extrême, je tente donc juste de toucher la balle le plus proprement possible avec un wedge et advienne que pourra ! Bilan ? 1.5 mètre du trou ! Et deux putts …

Image

Je sabote lamentablement le trou suivant mais ma fin de partie est ensuite tout à fait correcte avec un enchaînement de pars et de bogeys. Ces trous du retour sont vraiment spectaculaires, serpentant magnifiquement à travers de hautes dunes, ce qui tranche d’ailleurs passablement avec un aller moins vallonné mais plus fluide. Dieu devait visiblement avoir plus de matière à disposition qu’Arnold Palmer pour modeler sa partie de parcours. Tralee est donc la vraie bonne surprise de notre voyage. Autant je m’attendais à me prendre une bonne baffe à Old Head et je l’ai eue, je dois bien avouer ne pas avoir vu venir celle du jour ! Mais n’est-ce pas là une des plus belles récompenses qu’on puisse obtenir en voyageant ?

Après la Guinness de rigueur, nous reprenons la courte route pour Tralee où nous passons une soirée dont vous connaissez déjà le programme. Notons tout de même une bière bue au Sean Og’s, beau pub où les serveurs se sont autoproclamés « Drinking Consultants ». Mais quel beau métier font-ils là !

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
vpl
Modérateur
Modérateur
Messages : 6999
Inscription : 11 oct. 2010, 22:39
Index : 32
Localisation : Grenoble

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par vpl »

Une question sur ce genre de voyage ou tu parcours les golfs les plus réputés de chaque région du globe : tu y croises de vrais joueurs du cru (y compris des pays qui poussent la balle), ou c'est du touriste de golf (y compris de supers joueurs) à haute dose ?
Perso j'avoue que j'aimerais jouer un peu partout, mais en y croisant que des gens du cru !
Pas simple j'imagine... 8)
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

vpl a écrit :Une question sur ce genre de voyage ou tu parcours les golfs les plus réputés de chaque région du globe : tu y croises de vrais joueurs du cru (y compris des pays qui poussent la balle), ou c'est du touriste de golf (y compris de supers joueurs) à haute dose ?
Perso j'avoue que j'aimerais jouer un peu partout, mais en y croisant que des gens du cru !
Pas simple j'imagine... 8)
Le hasard des réservations fait que nous jouons finalement très souvent qu'à deux sur les parcours joués à l'étranger. Concernant l'Irlande, presque chaque club opère une séparation avec des tranches horaires dédiées aux membres et d'autres réservées aux visiteurs. Donc moralité, il est presque impossible de jouer avec un membre sur ce genre de parcours prestigieux.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Vendredi 30 mai 2014 – Quelqu’un a-t-il vu passer un monstre ?

Ballybunion Golf Club – Old Course
Adresse : Ballybunion, County Kerry
Type : Links
Fondation : 1893
Architectes : Jo McKenna (1893), Lionel Hewson (1927), Tom Simpson (1936), Tom Watson (1995)
Honneurs : Classé dans le top 30 mondial par Golf World, Golf Digest et Golf Magazine. Noté 95/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : « N’importe quel architecte devrait parcourir et jouer Ballybunion Old avant d’envisager construire un parcours. Je le considère comme un vrai test de golf. » Tom Watson

Au gré des discussions golfiques que nous avons pu avoir avec diverses personnes durant la semaine, le Old Course de Ballybunion nous a généralement été décrit de manière passablement unanime : difficile, accidenté et impitoyable ! Je ne vous cache pas que nous ne savons pas trop à quoi nous attendre quand nous arrivons en vue du club après une petite demi-heure de route depuis Tralee. Notre jeu a certes donné des signes de progression certaine ces deux derniers jours, mais cela ne nous semble néanmoins un peu léger pour affronter à armes égales un tel prétendu monstre. Mais bon, nous avons un bon stock de balles, l’état de mon dos s’est bien amélioré (aucune douleur au réveil pour la première fois du voyage) et nous avons droit à une sixième journée consécutive de soleil et brise modérée, ça semble donc être autant de bonnes raisons de positiver !

Image

Nous partagerons notre partie avec Peter, un anglais travaillant sur les retransmissions golfiques de la chaîne de télévision Sky, une personne aussi gentille que discrète. Mon caddie du jour se prénomme Mike et va aisément rejoindre le podium de la semaine. Le n°1 de ce tracé de 5818 mètres comporte la particularité de trouver un cimetière à distance de drive à droite. Je devrais être assez long pour ne pas le mettre en jeu mais ma balle embarquée à droite manque quand même de peu d’aller reposer en paix dans cette partie bien évidemment hors-limites. Au moins ne pourra-t-on pas m’accuser de troubler la paix des morts. Alors que je m’apprête à jouer mon second coup du n°2, une balle sortie de nulle part manque de me heurter… Mike m’explique que c’est une mise en jeu égarée du n°13 voisin et que ça arrive souvent. Sur ce même trou, Manue trouve un profond bunker de green et y est toujours coincée après deux tentatives infructueuses. Mike se permet de lui donner un petit conseil technique, elle tente de l’appliquer, sa balle heurte le mât et se stoppe à dix centimètres du trou. Elle va devoir participer au pourboire en fin de partie !

Les trous n°4 et n°5 comportent la particularité de devoir jouer son drive par-dessus le green précédant. Les caddies veillent heureusement à ce que chacun se place ou se déplace de manière adéquate. J’avais lu des critiques concernant un certain manque de saveur des premiers trous du Old de Ballybunion, et je peux les comprendre. Pas que ce soit de mauvais trous, loin s’en faut, mais il est vrai que la route et le complexe de bungalows qui longe le parcours à cet endroit ne sont sans doute pas tout à fait en adéquation avec la grandeur de l’endroit. Ça commence à bouchonner dès le n°6 à cause de membres âgés, deux parties devant nous. Les commissaires de parcours sont mis au courant mais ils ne semblent guère motivés à vouloir irriter l’égo de ces joueurs. Donc on attendra, et nous ne sommes d’ailleurs pas vraiment surpris, puisqu’on nous a prévenu que les parties de six heures ne sont pas exceptionnelles ici…

Image

Dès le n°7, nous faisons une courte escapade sur la côte, les dunes gagnent en hauteur. Le n°8 est un petit par-3 de 135 mètres sur lequel que j’égare un peu en contre-bas à droite. Le trou est à un emplacement très délicat, j’ai donc un chip presque impossible à jouer. Mike me conseille donc de jouer très à gauche du drapeau, pour tenter de s’appuyer sur la pente longeant le green en face, ce qui devrait renvoyer naturellement en direction du trou. Facile à dire… Mon chip est bon, la balle va mourir presque au bon endroit, avant de repartir à 90 degrés et finir sa course à un petit mètre du but. J’adore cet aspect créatif du jeu (souvenez-vous de mon « Swiss shot » à Old Head), mais il me reste encore un affreux putt en dévers et descente. L’effort est bon mais vain, ça sera donc deux putts et un bogey.

Le n°9 est un par-4 de 400 mètres. Mon chip topé traverse le green bombé de long et en large, puis le coup suivant refait le chemin inverse. Je sauve ce qui peut l’être pour un double-bogey. Mike m’explique que Sergio Garcia était plus ou moins au même endroit que moi après deux coups en 2000 lors de l’Irish Open, et qu’il signa un 9 après plusieurs traversées de green ! 9 est d’ailleurs le chiffre de ce paragraphe puisque c’est mon score honorable au terme de l’aller.

On sent bien le parcours monter en puissance au fil des trous, l’impatience de découvrir la suite n’en est donc qu’augmentée, même si le rythme est malheureusement très lent. Après encore deux bogeys, nous voilà au départ du n°12, un puissant par-3 de 182 mètres en montée avec vent de face. Mon coup de B3 n’est pas terrible mais pas pour autant catastrophique. Nous ne retrouverons néanmoins jamais ma balle, la seule perdue de la partie, et je signe un quadruple.

Image

Mon drive au n°13 part à gauche mais trouve le fairway du n°2. Tiens, je constate que Mike avant raison en me disant tout à l’heure que c’était fréquent. C’est un par-5 mais il ne me reste que 170 mètres au drapeau, mon coup de F5 est magnifiquement claqué, le vent porte un peu et ma balle finit sa course juste derrière le green. Approche et deux putts, dommage de ne pas avoir pu mieux rentabiliser une rare attaque de par-5 en deux. Le n°15 est une nouvelle pièce de bravoure, avec un par-3 de 188 mètres se jouant à nouveau face au vent. Mike me tend mon driver, je m’égare à droite et finit avec un triple.

La fin de parcours s’engouffre dans les plus hautes dunes du tracé, c’est superbe. Une dernière montée pour atteindre le minuscule green du n°18, au pied de l’imposant clubhouse et nous terminons cette belle partie en cinq heures. Avec un +23 plombé par les deux par-3 de retour, je pense avoir fait bonne figure. Dommage de vendanger ces trous, car mon jeu a été dans son ensemble plutôt en place, et je n’ai pas trouvé le parcours aussi monstrueux qu’annoncé.

Après la Guinness du 19ème et un petit achat au proshop, nous reprenons la route pour notre dernière étape golfique de la semaine. Une partie du trajet se fait sur le Ring of Kerry, une magnifique route aux paysages variés et spectaculaires. Deux heures nous sont nécessaires pour rallier Waterville, où notre fin de journée ne fait pas exception par rapport aux précédentes.

A suivre !

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité
Dernière modification par AuldCom le 08 juin 2014, 18:41, modifié 1 fois.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
samassel
Double Bogey Expert
Double Bogey Expert
Messages : 228
Inscription : 11 oct. 2012, 09:57
Index : 45

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par samassel »

Superbes photos, superbes compte-rendus... un bonheur à lire...

PS: je me permets juste de signaler une légère coquille: "Pas ce que ce soit de mauvais trous, loin s’en faut..." le reste se lisant si bien...
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

samassel a écrit :Superbes photos, superbes compte-rendus... un bonheur à lire...

PS: je me permets juste de signaler une légère coquille: "Pas ce que ce soit de mauvais trous, loin s’en faut..." le reste se lisant si bien...
Merci ! :wink:
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

AuldCom a écrit :
vpl a écrit :Une question sur ce genre de voyage ou tu parcours les golfs les plus réputés de chaque région du globe : tu y croises de vrais joueurs du cru (y compris des pays qui poussent la balle), ou c'est du touriste de golf (y compris de supers joueurs) à haute dose ?
Perso j'avoue que j'aimerais jouer un peu partout, mais en y croisant que des gens du cru !
Pas simple j'imagine... 8)
Le hasard des réservations fait que nous jouons finalement très souvent qu'à deux sur les parcours joués à l'étranger. Concernant l'Irlande, presque chaque club opère une séparation avec des tranches horaires dédiées aux membres et d'autres réservées aux visiteurs. Donc moralité, il est presque impossible de jouer avec un membre sur ce genre de parcours prestigieux.
C'est très vrai ! j'adore Tralee , il y a un B&B sympa juste au-dessous...
mais parfois si on loge chez l'habitant en B&B, il arrive que l'on puisse jouer en compagnie d'un membre
une belle surprise qui m'est arrivée à Lahinch (en plus invité ! yesss!)

merci, juste superbe ces récits, merci pour Bally :) ... je ne connaissais pas, pas trop tenté malgré Watson, surement une erreur

juste une remarque : dans le Sud du Sud on boit davantage de la Murphy une stout plutôt que de la Guiness qui y est plus rare et moins prisée, pourtant il n'y a pas tellement de différence
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
macj
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 912
Inscription : 22 juil. 2008, 22:39
Index : 5

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par macj »

Superbe récit encore une fois, ca donne envie d'aller en Irlande !

Sinon d'un point de vue golfique : jouer 10 de plus que son index en stroke sur un parcours compliqué en mode découverte cela me parait honorable !
Driver Titleist TS2 hzrdus smoke
Hybride 2 Titleist TS2 hzrdus smoke
Fer 3 Mizuno MP Flihi PX 5.0
Fers 4-PW Mizuno MP64 DG S300
Wedges Vokey sm5 50/54/58
Putter scotty cameron california
eglishadow
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 12742
Inscription : 07 avr. 2014, 08:10
Index : 18
Localisation : 03

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par eglishadow »

macj a écrit :Superbe récit encore une fois, ca donne envie d'aller en Irlande !

Sinon d'un point de vue golfique : jouer 10 de plus que son index en stroke sur un parcours compliqué en mode découverte cela me parait honorable !
oui en effet, je me joins aux félicitations ! :)
surtout que sur ce genre de parcours, on ne voit pas bien où aller la première fois...
et s'il y a du vent, je veux dire du 50 km /h minimum (ce qui est fréquent) ça devient encore plus difficile
Driver TW 919 THI ou FD sur S2S white

bois 5 et 7 EQ1-NX
(ou bois 5 et 7 929)et 9 TW 929 S2S white
H 5 EQI-NX sur Steelfiber i80 (Aerotech)
F6 à SW EQ1-NX sur Stellfiber i 80
LW 60° Sterling sur Steelfiber
Putter PXG Gunboat
-Chaque fois que je fais un birdie, je dois faire 2 triple bogey pour rétablir l'équilibre fondamental de l'univers.
AuldCom
Albatros Expert
Albatros Expert
Messages : 5291
Inscription : 05 mai 2011, 09:17
Index : 9,8
Pays : Suisse
Localisation : Genève

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par AuldCom »

Samedi 31 mai 2014 – Clap de fin

Waterville Golf Links
Adresse : Waterville – County Kerry
Type : Links
Fondation : 1889 (club et parcours de 9 trous) – 1973 (parcours actuel)
Architectes : Claude Harmon & Eddie Hackett (1973), Tom Fazio (2006, 2014)
Honneurs : Classé dans le top 100 mondial par Golf World, Golf Digest et Golf Magazine. Noté 95/100 par le Guide Rolex.
Anecdote : “Tout ce qui concerne Waterville est spectaculaire, son décor est un des meilleurs que j’aie vu n’importe où dans le monde du golf. » Tom Fazio

Zéro, comme le nombre de minute de soleil annoncé pour la journée par la fiable application météo sur mon portable. Pour être honnête, ça nous est assez égal, tant nous sommes conscients de la chance insolente que nous avons eue depuis une semaine. Je dirais même que ça donnera une touche un peu plus irlandaise aux dix-huit derniers trous de notre voyage. Surtout qu’aucune chute de pluie n’est prévue et que le vent va rester une fois de plus relativement modéré.

Il ne nous faut guère plus que cinq minutes pour rejoindre le club depuis notre b&b, juste en dehors du village. Heureusement d’ailleurs, car avec un départ à 8h50, le réveil a déjà sonné bien assez tôt ce matin. Comme partout où nous avons joué, nous avons un peu l’impression d’arriver dans un club américain. Car il y a un point que je n’ai pas encore abordé dans cette ballade, à savoir la présence impressionnante des visiteurs nord-américains. J’ai souvent dû déposer mes coordonnées sur une sorte de livre d’or à l’accueil, et je peux vous assurer que mon « Switzerland » se sentait toujours bien seul au milieu des « USA » à la pelle. Entre potes (sans leur femmes), généralement âgés entre 45 et 70 ans, ils affluent par dizaines de milliers chaque année pour un pèlerinage golfique et, pour certains, un retour sur la terre de leurs ancêtres. Cette clientèle aisée et dépensière représente d’ailleurs une manne financière non-négligeable pour l’industrie touristique irlandaise.

Au pied du clubhouse, proche du premier départ, trône une statue de Payne Stewart. Pour ceux qui l’ignorent, il était un très talentueux joueur professionnel américain qui remporta trois tournois majeurs dans les années 90, dont deux US Open. Ses tenues de jeu à l’ancienne (casquette plate, pantalon « knickerbockers ») ne passaient pas inaperçues et il était un des joueurs plus populaires de sa génération. En 1998, il vint préparer le British Open à Waterville en compagnie de Els, Furyk, O’Meara (vainqueur du tournoi) et Woods. Il tomba amoureux des lieux, tant et si bien qu’il y retourna l’année suivante avec encore Woods et O’Meara, ainsi que Duval, Jansen et Appleby. Sous le charme, ils devinrent tous membres du club. Dans l’enchainement de sa victoire à l’US Open puis de la Ryder Cup, Payne Stewart accepta de devenir le Capitaine de Waterville. Il ne fut malheureusement jamais intronisé, l’avion privé qui l’emmenait sur le dernier tournoi de la saison du PGA Tour en octobre 1999 s’écrasa, tuant tous ses occupants. Sa statue fut inaugurée l’année suivante en présence de nombreux joueurs professionnels.

Image

Bien que le sujet des américains ait déjà été largement abordé, je dois encore rajouter que nous allons partager notre partie avec deux Californiens de San Francisco, Nick et Elliott, ce dernier étant membre du très prestigieux Olympic Club qui a accueilli cinq US Open, dont le plus récent en 2012. Ils font un voyage dans le même esprit que le nôtre, sauf qu’il dure trois semaines et comporte également les plus prestigieux parcours écossais. Cette joyeuse équipe est complétée par Jim, mon caddie junior, que je n’utiliserai cette fois que presque uniquement pour porter mon sac.

Le cadre de Waterville est sensiblement moins spectaculaire que la plupart des derniers parcours joués, il n’est pas sans rappeler d’ailleurs un peu Portmarnock. Mais ce qui ne l’empêche pas d’être excellent, même sans fioritures inutiles. Je le trouve plutôt facile à décrypter en apparence, mais gare à l’excès de confiance, car ce tracé de 5785 mètres comporte néanmoins toute la gamme des pièges typiques des links.

Image

Je commence d’ailleurs ma partie plutôt sereinement avant de mettre deux balles à la mer sur le n°3. Ca sera mes deux dernières offrandes de la semaine. La suite se maintient néanmoins au niveau devenu presque habituel ces derniers jours, où quelques rares pars viennent compenser de tout aussi rares double bogeys. A l’exception toutefois du n°7, où de bunkers en rough épais, ma balle finit au fond de ma poche avant même de s’être donné une chance de toucher le green. Le parcours est agréable à jouer, nos partenaires de jeu tout à fait sympathiques, Manue revient par moment à son meilleur niveau et contre toute attente, le soleil se permet même quelques apparitions imprévues. Que demander de plus ?

Sur le n°13, un par-5, Manue signe même de manière magistrale son premier birdie « de maman », pour lequel elle ne cache d’ailleurs pas sa grande joie. C’est d’ailleurs le début d’une série de six trous joués en +2, une belle manière de finir la semaine. Au départ du n°16, un splendide par-4 épousant la côte, se trouve un plaque qui rappelle le trou-en-un que réussi le professionnel écossais Liam Higgins. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la balle trouva directement sa destination sans même un rebond ! Le trou mesurait ce jour-là 333 mètres. Loin d’aspirer à ce genre d’exploit, c’est avec trois bogeys que se conclue cette sublime semaine golfique.

Image

La Guinness au « 19ème » a un goût un peu particulier, celle d’un rêve assouvi, d’une expérience golfique parmi les toutes meilleures qu’on puisse s’offrir où que ce soit sur notre planète. Combien de fois n’ai-je pas rêvé de ces parcours d’exceptions ? Aucune idée, mais ils sont désormais au chaud dans mon escarcelle de golftrotter, et j’en suis très heureux. Il me reste encore un petit effort, à savoir environ trois heures de route pour rallier Cork, notre dernière étape. Nous tablons sur une soirée sympa pour clore ce voyage, dans une ville au taux de pubs au mètre carré assez incroyable. Mais nous sommes rattrapés par la fatigue. Une grosse fatigue. Le réveil aux aurores ? L’accumulation de fatigue ? Les trois heures de route ? Une sorte de décompression post-effort ? Sans doute un peu de tout ça en fait. Tant est si bien que j’avoue être complètement grillé à 21h à peine ! Même le chorizo surpuissant qui garni mon plat ne me réveille pas. Donc direction l’hôtel, un ultime effort pour un petit verre et clap de fin.

Dimanche 1er juin 2014 - Fheiceann tú Ireland *

Réveil sous la pluie pour un retour sur Genève presque sans histoire. Presque car British Airways essaie de nous entourlouper concernant les frais à payer pour nos sacs de golf, mais j’ai bien assez d’expérience dans ce domaine pour ne pas me laisser faire. Un terrain d’entente est finalement trouvé, ce qui n’empêchera pas notre matériel de ne pas suivre lors de l’escale à London Heathrow et n’être livré à la maison que le lendemain. Pour la petite histoire, j’ai voyagé environ trente fois avec mon matériel de golf, ce qui fait donc environ soixante trajets. Les quatre seules fois où il n’est pas arrivé à destination en même temps que moi le furent après mes quatre uniques escales par cet aéroport…

Pas de quoi néanmoins ternir le tableau de cette fabuleuse escapade, dont nous retiendrons principalement :
- l’exceptionnelle qualité des parcours joués, tant au niveau du design que de l’entretien,
- la chance de jouer des parcours n'étant globalement pas préparés pour être au sommet de leur difficulté, ce qui sous-entend bien sûr des roughs souvent jouables, l’exception du European Club,
- la chance (encore !) presque insolente niveau météorologique avec l’absence presque totale de pluie bien sûr, mais aussi l’ensoleillement exceptionnel et le vent généralement modéré. Sans parler de températures parfaites (12°-18° en moyenne) pour la pratique du golf,
- la gentillesse légendaire des irlandais, que ce soit dans les clubs, pubs ou b&b,
- le goût de la Guinness, assurément bien meilleure en Irlande que partout ailleurs,
- la quasi-guérison dans les temps de mon dos, suffisant en tout cas pour ne pas me poser de problème pour jouer.

La vie est trop courte pour jouer des parcours médiocres.

Toutes les photos sont disponibles via le lien de ma signature. A noter que celles publiées ici n'apparaissent pas dans leur intégralité

* "A bientôt Irlande", en gaëlique
Dernière modification par AuldCom le 11 juin 2014, 08:05, modifié 2 fois.
Des falaises vertigineuses de Cape Kidnappers en Nouvelle Zélande aux décors idylliques de la côte de Maurice,
des paysages désolés de Wolf Creek aux Etats Unis à la légende de St Andrews en Ecosse, retrouvez
mon itinéraire golfique et photographique à travers vingt-et-un pays et cinq continents
Foutch
Birdie Expert
Birdie Expert
Messages : 1106
Inscription : 07 oct. 2013, 13:01
Index : 16,6
Localisation : Paris

Re: Ma ballade irlandaise, ou l'itinéraire d'un golfeur gâté

Message par Foutch »

Merci pour cette semaine de lecture! C est genial!
Cobra King SpeedZone 10.5°
Titleist 913F 19°
Callaway x-hot 2 19°
Callaway XR H4 22°
Cobra King TEC Forged 5-P
Cleveland RTX3 48 et 588 52&56
SC Golo S5

'08>54//'13>45//'14>30.2//'15>25.4//'16>23.4//'17>21.0//'18>20.2//'19>16.6
Répondre

Revenir à « LES PLUS BEAUX PARCOURS »