Petit retour sur les parcours joués avec ma femme au cours de mon weekend passé en Andalousie, l’occasion de rajouter l’Espagne comme 20ème pays ** où j’ai joué.
Real Golf Club Sotogrande
Il s’agit de l’un des plus anciens tracé de la région, systématiquement classé parmi les meilleurs du pays et d’Europe Continentale, situé au cœur d’une communauté huppée où l’on ne compte plus les parcours de très haut niveau (Valderrama, San Roque, La Reserva, etc). Tout s’étant très bien passé jusqu’alors (vol à l’heure, réception rapide des sacs et de la voiture, circulation sans histoire), nous arrivons sur place près de deux heures avant notre teetime. Un employé se charge de nos sacs pendant que nous nous rendons à l’accueil. En temps normal, nous profiterions de cette marge de temps pour manger quelque chose et nous poser un moment après une journée commencée au pas de charge dès 4h du matin, mais comme de la pluie est prévue dans l’après-midi, nous décidons d’avancer notre partie d’une heure. D’après la liste de départ, nous ne devrions pas voir grand monde, les membres semblent tous avoir joué en matinée, avant les précipitations.
En parlant de ça, il faut savoir que la région a fait face à une quantité très inhabituelle de pluie ces dernières semaines. Malgré tout, le parcours est dans un excellent état. Tout n’est pas (encore) parfait pour autant, on remarque pas mal de pièces de gazon qui viennent d’être rajoutées mais ça n’influence guère le jeu. Une armée de jardiniers s’affaire d’ailleurs un peu partout pour rendre au tracé son lustre de haute saison. L’aller se faufile dans un environnement légèrement vallonné, au milieu de magnifiques pins et autres essences. Les fairways sont fermes, roulants et généreux mais de nombreux et redoutablement bien placés bunkers veillent. Les greens, dont la plupart sont surélevés et très bien protégés, sont d’une qualité rare et offrent un vrai challenge avec le putter en main, tant les pentes sont subtiles et la vitesse élevée. Bref, c’est sans doute un challenge golfique un peu costaud pour un début de saison, mais le plaisir est bien là.
Après avoir joué à cache-cache avec les nuages, le soleil laisse place à la pluie dès l’entame du 10, qui, en dehors de courtes accalmies, nous accompagnera jusqu’au terme de notre partie. Plus plat, presque floridien par moment avec ses grandes pièces d’eau et ses palmiers, le retour est visuellement un peu moins attrayant mais il n’en demeure pas moins exigeant et intéressant.
En réservant dans cette région, j’aspirais évidemment à du beau temps mais tel n’a pas tout à fait été le cas même si nous nous en sommes assez bien sortis par rapport aux prévisions catastrophiques des jours précédant. Ce qui n’empêche bien sûr pas le photographe qui est en moi de demeurer quelque peu frustré, tant la luminosité aura été mauvaise du début à la fin. En résumé, une belle partie, un très beau dessin, mais à rejouer un peu plus tard dans la saison pour profiter pleinement de ce que Sotogrande peut offrir.
Finca Cortesin
Nous avons réservé les deux nuits de notre voyage dans le superbe resort de Finca Cortesin et jouons le lendemain le parcours attenant, lui aussi solide membre du Top 100 continental où s’est déroulé à trois reprises le Volvo World Match Play comptant pour l’European Tour (2009/11/12). Il a plu de manière torrentielle et sans discontinuer depuis la veille, tant et si bien que les fairways sont vraiment gorgés d’eau. Après avoir repoussé notre teetime, nous entamons quand même notre partie sous une pluie fine tout en sachant que le ciel devrait se dégager dans l’après-midi. La voiturette est obligatoire mais les conditions nous imposent de rester sur les chemins. Si cette restriction est absolument logique d’un point de vue opérationnel – nous aurions vraiment labouré le terrain - c’est quand même hyper fastidieux et fait perdre un temps énorme, surtout en prenant systématiquement l’habitude de mettre sa balle du « mauvais » côté du fairway…. Bon, du temps, nous en avons car il n’y a quasiment personne d’autre à jouer, ce n’est donc pas si grave.
Les six premiers trous se situent dans une sorte de cirque naturel avec vue au loin sur la Méditerranée. Ca devait être très beau il y a peu, avant que ne commence la construction de près de vingt énormes maisons de luxe dominant le tracé. Le problème n’est pas tant les villas en elles-mêmes, je suis même certain que l’ensemble sera très beau à terme, mais c’est juste qu’elles sont toutes assorties d’une grue ! Pour l’arrière-plan idyllique, il faudra revenir… Et oui, vous me voyez venir avec mon Nikon… Pour couronner le tout, la grande pièce d’eau du trou n°3, qui offre une des plus belles vues du parcours, est en reconstruction complète. Avec la pluie, la voiturette sur le chemin et les fairways gorgés d’eau, n’en jetez plus, la coupe est pleine!
D’accord, ce compte-rendu ne commence peut être pas de la meilleure des manières et c’est un peu injuste, car il y a une réalité qui saute très vite aux yeux : ce parcours est absolument magnifique ! La pluie cesse après quelques trous, le ciel s’éclaircit peu à peu, mon jeu commence à se mettre en place, mon humeur s’améliore. Dès qu’on passe sur l’autre versant de la colline, le cadre change radicalement. Bon d’accord, il y a encore un pont autoroutier en arrière-plan du green n°7, mais sinon, tout y est plus beau ! Au départ du n°11, un déluge digne des tropiques s’abat sur nous, et nous ne sommes pas fâchés de pouvoir nous abriter dans la voiturette. Voyant bien que ça ne durera pas, nous patientons au sec mais guère plus de 10 minutes avant que le soleil ne fasse son apparition. Les conditions de jeu restent limites, car nous sommes vraiment en mode « eau fortuite » presque partout. Sauf dans les bunkers (où je suis trop souvent) irréprochablement drainés et sur les greens dont la qualité n’a guère à envier à ceux de Sotogrande. Le retour est vraiment très agréable et je tombe même littéralement amoureux du green n°13 et ses alentours, un pur bijou d’esthétisme ! Malgré une entame délicate, nous terminons malgré tout cette partie enchantés, surtout que comme la veille, nous nous en sommes mieux sortis que prévu au niveau des précipitations.
Les circonstances météorologiques ont fait que tout ne s’est pas exactement passé comme prévu, mais il me paraît évident que je me donnerai une chance de le rejouer une fois les chantiers voisins achevés, avec l’espoir évident de conditions plus clémentes, car c’est vraiment un des très bons parcours que j’ai joués ! Il faut aussi souligner l’extrême gentillesse et efficacité du staff, que ce soit au club house ou sur le parcours, avec un commissaire que nous aurons vu à trois reprises pour nous proposer de l’eau, des fruits et des serviettes juste après le déluge ! Et je ne parle même pas de notre séjour dans l’hôtel lui-même, qui a peut être été la meilleure expérience hôtelière dans sa globalité de ma vie !
Photos en cours de tri, elles seront publiées ce soir si tout va bien.
En attendant, il y a la photo du jour.
** L’ironie est que l''Espagne a été dans les faits le tout premier pays où j'ai emmené mes clubs en voyage, en 2000, alors que j'étais tout débutant (oui, je n'ai pas perdu de temps pour commencer ma carrière de golftrotter

). Mais n'ayant fréquenté que des pinch & putts, je n’avais donc jamais considéré ce pays comme « joué » au sens vraiment golfique du terme. J’aurai donc pris mon temps pour corriger cette anomalie.